D'après des images relayées par une association de défense des animaux, les orques du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), seraient actuellement soumises à des entraînements en vue d'un départ prochain vers un parc japonais. Une pétition recueillant déjà plus de 40.000 signatures a été lancée.
Un bassin vidé au trois-quarts devant une poignée de personnes... et les caméras d'une association de défense des animaux. Le 10 janvier, à Antibes (Alpes-Maritimes) One Voice a capturé des images dans l'enceinte de Marineland, le parc marin de la ville.
On peut y appercevoir Inouk, Wikie et Keijo, une famille d'orques née en captivité, barbotant dans un espace aquatique restreint, pendant que des équipes les entrainent visiblement à un départ prochain. Des images qui ont indigné, au point de déclencher le lancement d'une pétition. Ce vendredi, celle-ci avait d'ailleurs récolté plus de 43.000 signatures.
«J'appelle le nouveau Premier ministre M.Attal à faire un geste fort, et à agir rapidement pour les sauver», peut-on lire dans le texte de la pétitition intitulée «Sauvons les orques du parc Marineland», destiné au nouveau locataire de Matignon ainsi qu'à son gouvernement. D'après le texte, les orques du parc «méritent de finir leur vie dignement, avec des conditions meilleures et non l'inverse».
En France, en vertu de la loi sur la maltraitance animale votée en 2021, la captivité des cétacés sera interdite d'ici à la fin de l'année 2026. Ainsi, les orques du Marineland situé à Antibes devront bientôt déménager. Mais où ? C'est là que le bât blesse. D'après Muriel Arnal, la présidente de One Voice qui s'est exprimée dans la presse, les animaux pourraient partir dans un zoo japonais où ils seraient séparés pour la reproduction. Une théorie réfutée par la direction du parc qui a assuré à TF1 que les orques «ne seront en aucun cas vendues».
Un orque est décédé au mois d'octobre 2023
Et si cette hypothèse inquiète, c'est qu'en matière de protection animale, le Pays du Soleil Levant n'est pas vraiment à la point. Les orques «seront exploitées jusqu'à leur dernier souffle» si elles se rendent au Japon, souligne la pétition. De plus, cette théorie d'un départ vers l'Asie a été étayée par la présence d'une délégation japonaise lors de l'opération organisée dans le delphinarium des Alpes-Maritimes. «Si il y a 'entraînement', c'est parce qu'elles vont partir», a estimé Muriel Arnal auprès de l'AFP.
Si l'entraînement au départ a été confirmé par la préfecture des Alpes-Maritimes, cette dernière souligne que pour l'heure, aucune demande de certificat sanitaire (obligatoire dans le cadre de ce type de voyage) ou de permis d'exportation n'a été déposée par le parc. C'est à l'État qu'appartiendra la décision finale. «Quand on sort une orque de l'eau, c'est pour la mettre dans le camion en route vers l'aéroport», a analysé de son côté la directrice de l'association.
C'est dans un sanctuaire canadien que One Voice espérait envoyer ses orques pour profiter d'une retraite bien méritée, après des années d'exploitation. Mais l'avenir de ces cétacés semblerait s'écrire au Japon où les dernières forces des animaux pourraient être mises à rude épreuve.
Encore faudrait-il que les orques survivent jusque là. En octobre dernier, Moana, membre de la famille des trois orques de Marineland a perdu la vie dans le parc marin. Une expertise judiciaire aura par ailleurs lieu à Antibes la semaine prochaine afin de déterminer l'état de santé des cétacés.
Contactée, la direction du parc marin n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations.