Selon la Cour des comptes, en 2022 la France a effectué moins de 5.000 retours aidés contre près de 9.000 pour le Royaume-Uni et plus de 26.000 pour l’Allemagne.
Dans un rapport publié le jeudi 4 janvier dernier, la Cour des comptes a invité la France à développer l’aide au retour volontaire (ARV). Cette allocation permet de financer le départ des individus en situation irrégulière sur le territoire national. Le pays est un mauvais élève comparé au reste de l’Europe, même si l'ARV coûte moins cher que les éloignements forcés.
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, saluait sur X (ancien Twitter) jeudi dernier qu’en 2023, «4.686 étrangers délinquants ont été reconduits dans leur pays d’origine, soit 30% de plus qu’en 2022 et plus du double du nombre de 2021». Mais le jour même, la Cour des comptes publiait un rapport incendiaire sur «la politique de la lutte contre l’immigration irrégulière» au sein de l'Hexagone. En effet, en 2022, la France a effectué moins de 5.000 retours aidés, c’est cinq fois moins qu’en Allemagne la même année et presque moitié moins que le Royaume-Uni.
EXPULSIONS DES ETRANGERS DÉLINQUANTS EN HAUSSE
En 2023, conformément aux consignes de grande fermeté du Président de la République, 4686 étrangers délinquants ont été reconduits dans leur pays d’origine, soit 30% de plus qu’en 2022 et plus du double du nombre de 2021. A partir… https://t.co/R5H0lolzyk— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) January 4, 2024
La juridiction française a invité le gouvernement à se tourner vers l’aide au retour volontaire, à laquelle de nombreux étrangers clandestins qui se trouvent sur le sol français sont éligibles. Cette aide financière versée à certains profils concernés par une OQTF (obligation de quitter le territoire français) permet de les aider à retourner au sein de leur pays d’origine.
En effet, sur l’ensemble des retours effectués, l’Hexagone compte une grande majorité de retours forcés, bien plus couteux que l'aide au retour volontaire, même si celle-ci a récemment été augmentée. Depuis octobre 2023, le dispositif est passé d’un montant de 650 euros à 1.200 euros, voire 2.500 euros en cas d’incitation au retour.
À l’image de la Suisse, la France a souhaité mettre en œuvre un barème dégressif de l’aide au retour volontaire. Pour le premier mois après une demande d’asile rejetée, le montant s’élève à 1.200 euros. Elle passe à 600 euros pour les trois mois suivants, pour finalement tomber à 400 euros.