Depuis 2022, les candidates du concours Miss France doivent signer un contrat de travail et perçoivent, de fait, une rémunération. Toutefois, ce «salaire» de 84 euros par jour fait polémique en raison du travail fourni par les Miss au quotidien.
Faut-il rémunérer les candidates qui participent au concours Miss France ? C’est la question qui a été posée par le comité en 2022 face à l’exigence de la préparation, qui prend parfois du temps sur le travail des candidates. Dès lors, depuis 2022, les Miss doivent signer un contrat de travail et bénéficient d’une rémunération à hauteur de 84 euros par jour, soit un peu plus de 7 euros de l’heure. Un geste «symbolique» qui répond au minimum exigé par le Code du travail.
Dans le détail, les Miss bénéficient d'un contrat de travail ainsi que d'un salaire pour les deux derniers jours de préparation et pour le jour de l'élection. Ainsi, si elles ne sont pas rémunérées pour le voyage de préparation, qui a eu lieu cette année en Guyane, elles touchent tout de même un petit montant symbolique pour le «sprint final». Si cette nouvelle mesure représente une avancée notoire, elle n’est pourtant pas appréciée de tous.
Des petits salaires pour un concours qui rapporte
Et pour cause, les reines de beauté sont en effet payées au SMIC horaire, soit environ 84 euros la journée. Pourtant, les journées sont longues pour les Miss. En effet, ces dernières sont mobilisées de midi à minuit et demi pendant les deux derniers jours de préparation et pendant le concours. Cette petite paye de 252 euros fait donc l’objet de nombreuses critiques.
Les détracteurs de cette idée expliquent notamment que le show Miss France mobilise en moyenne plus de 7 millions de téléspectateurs, ce qui en fait l’un des programmes les plus regardés de l’année pour TF1. Selon les informations du Parisien, le groupe facture environ 114.000 euros bruts le spot de publicité de 30 secondes, en raison de cette forte audience.
«Miss France n'a pas de prix»
Sylvie Tellier, l'ancienne directrice de la société Miss France, avait défendu cette décision sur le plateau de C à Vous, le mardi 1er février 2022. Elle n'a pas hésité à rappeler qu’auparavant, les candidates n’étaient pas payées du tout. «La production a tellement évolué que ça s’est professionnalisé, d’où le contrat de travail», a expliqué l'ex-directrice générale de Miss France. «Je ne pense pas qu’on fasse Miss France pour le salaire, on fait Miss France pour profiter d’un tremplin exceptionnel, pour vivre un rêve», a-t-elle ajouté.
«Ça a permis à des jeunes femmes d’être rémunérées trois jours, avant, ça n’existait pas», a-t-elle enfin conclu. Diane Leyre, élue Miss France 2022, soutenait de son côté cette décision : «Miss France, c’est un rêve. Est-ce qu’un rêve à un prix ? Non. L’amour des Français n’a pas de prix non plus», a-t-elle assuré, ajoutant qu’elle-même n’avait pas regardé le montant de sa paye sur le contrat.
Quant à Geneviève de Fontenay, figure emblématique du concours Miss France pendant plus de 50 ans, elle déclarait en 2021 au micro de Sud Radio qu'elle estimait que l'instauration de contrats de travail pour les candidates était «une provocation».