Considérant le marché spatial comme «potentiellement considérable», Emmanuel Macron, en déplacement à Toulouse, a annoncé ce lundi 11 décembre, que la France soutiendra la fabrication d’un vaisseau spatial cargo. Il souhaite ainsi ouvrir la voie aux initiatives privées françaises.
La course à l’Espace continue. La France soutiendra bien le développement d’un vaisseau spatial cargo (sans équipage), comme l’a indiqué le chef de l’État ce lundi. Selon ses déclarations, celui-ci sera capable d’acheminer du fret (autrement dit de la cargaison) vers les futures stations spatiales.
Emmanuel Macron souhaite profiter de cette «compétition» pour encourager les entreprises françaises à participer à ce projet, «nous devons nous lancer en ouvrant la voie aux initiatives privées, en autorisant les paris les plus risqués». Il a, de cette façon, présenté de nouveaux axes de développement pour le plan France 2030, qui a pour objectif l’innovation.
Un marché spatial prometteur
Le plan France 2030 nécessite beaucoup d’argent. Pour l’heure, 54 milliards d’euros ont été investis dans le projet, dont 1,5 milliard d’euros consacrés au spatial. Ce montant a déjà permis la naissance de huit projets de petites fusées réutilisables, appelées micro-lanceurs, ainsi que quatre dédiés à des constellations de satellites.
L’idée qui a été abordée ce lundi par Emmanuel Macron, correspond à la volonté des 22 États membres de l’Agence spatiale européenne (ESA), qui avaient décidé de faire un premier pas vers le «vol habité», en novembre dernier. Cela leur a notamment permis d’afficher leur volonté de développer un cargo spatial, pouvant acheminer du fret en orbite pour revenir ensuite sur Terre avant des astronautes, d’ici à 2028.
Le président a par ailleurs précisé que l’ESA soutiendra cette démarche, tout comme le plan France 2030. Pour lui «la course à l’Espace déterminera les avancées industrielles de demain». Ce soutien sera, selon lui, «l’un des axes principaux de France 2030 sur l’espace dans les prochaines années».
La place importante de la France dans l’industrie spatiale
«On ne peut pas se satisfaire d’un monde où toutes les sociétés de demain seront américaines ou chinoises dans ce domaine», a déclaré Emmanuel Macron. Il compte de ce fait sur la place importante de la France sur le plan spatial. La France représente, en effet, à elle seule la moitié de l’industrie spatiale européenne.
Aux côtés du président lors de sa prise de parole, Hélène Huby, patronne de la start-up franco-allemande, The Exploration Company, introduite comme une référence française dans ce milieu. A contrario, il a par la suite déploré une compétition naissante avec «certains de nos partenaires historiques», au détriment d’une «unité européenne» nécessaire.
Cette intervention a ainsi visé l’Allemagne, premier concurrent de la France dans ce domaine. En effet, Berlin multiplie les projets de micro-lanceurs spatiaux. «On va se battre, on sera les meilleurs et on consolidera autour de nous, sur les lanceurs comme sur la constellation», tout en restant «sérieux entre Européens», a-t-il précisé.