La mairie de Paris a présenté ce jeudi 23 novembre les contours de son plan d’aménagement d’une voie de covoiturage sur son boulevard périphérique dès 2024, sous réserve d’un accord trouvé avec l’État. Cette dernière, présentée comme un héritage des voies olympiques, va bénéficier de dispositions d’application particulières.
La municipalité mise sur les JO 2024 pour réduire son empreinte écologique dans le cadre des accords de Paris. La mairie de Paris a détaillé, via une conférence de presse donnée ce jeudi puis sur son site internet, les aménagements mis en avant dans le cadre de son Plan Climat 2024-2030.
Après avoir annoncé mercredi la limitation de la vitesse sur le périphérique parisien à 50 km/h dès la rentrée 2024, la Ville de Paris a dévoilé ce jeudi 23 novembre son plan d’aménagement d’une voie de covoiturage sur son boulevard périphérique. Cette dernière concernera la voie de circulation la plus à gauche sur l'ensemble du périphérique parisien.
Une «voie olympique» qui deviendra une voie de covoiturage
A l’occasion des JO 2024, la ville de Paris a décidé d’instaurer «une voie olympique» destinée à favoriser la circulation des sportifs et de leur délégation, ainsi qu’aux personnes accréditées pour l’événement, aux transports et aux secours.
A l’issue des Jeux Olympiques, cette voie sera dédiée au covoiturage et aux transports collectifs. A noter que ce plan d’aménagement doit au préalable être validé par un accord avec l’État, qui devrait intervenir dans les prochaines semaines.
La ville de Paris va aussi déployer une application permettant aux 55.000 agents de la ville de faciliter l’usage du covoiturage au quotidien.
Qui pourra circuler sur la voie de covoiturage ?
Parmi les ayants-droit qui vont pouvoir circuler sur cette voie dédiée, on retrouve tous les véhicules comportant au moins deux personnes à bord (enfant inclus). Les transports publics pourront également emprunter cette axe de covoiturage, ainsi que les personnes handicapées, les taxis (même vides), les véhicules de secours et les forces de l’ordre.
Les VTC pourront aussi utiliser cette voie s’ils transportent des clients. A noter que la circulation inter-files sera possible uniquement pour les 2 roues-motorisés.
Les automobilistes n’entrant pas dans ces critères s’exposeront à une amende de 135 euros formulée via les caméras de vidéo-verbalisation.
Quand cette voie réservée sera-t-elle mise en place ?
D’après la municipalité de Paris, cette voie de covoiturage sera généralisée sur les 35 kilomètres du périphérique parisien «quelques semaines» après les JO 2024 afin de mettre en place «les derniers réglages».
Quelles seront les horaires de circulation sur cette voie ?
Les jours d’activation de la voie dédiée sont fixés du lundi au vendredi. La plage horaire de cette activation est décrétée de 7h à 10h30 puis de 16h à 20h. A noter que les jours et les horaires définis sont susceptibles d’évoluer suivant les usages.
La voie de covoiturage pourra être «activée ou désactivée en temps réel» selon l’état de la circulation, les accidents ou le niveau de congestion du périphérique.
Un enjeu écologique mis en avant
La ville de Paris présente cette mesure en partant du constat que près de 80 % des usagers du périphérique sont seuls dans leur véhicule et que 50 % des trajets sont effectués pour relier le domicile au travail. Au total, 1,5 million de déplacements sont recensés chaque jour sur le périphérique. L’objectif défendu par la municipalité de Paris pour expliquer cette mesure est simple : «faire le même nombre de trajets mais avec moins de voitures».
D’un point de vue plus large, la municipalité de la capitale entend accélérer le pas dans l’optique des accords de Paris et pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. «Nous allons réduire les émissions de gaz à effet de serre» avec cette mesure, souligne la ville de Paris. Cette dernière table ainsi sur une baisse des émissions de particules fines de 30 % en une décennie avec cette mesure, ainsi qu’une réduction de 45 % des émissions de dioxyde de carbone.
Cet effort écologique doit se traduire aussi sur le plan sanitaire. La pollution est responsable chaque année de 8.000 décès prématurés en Ile-de-France. Le respect du seuil de pollution toléré par l’OMS permettrait d’éviter la mort de 1.500 personnes à Paris chaque année.
L’autre aspect mis en avant par la municipalité de Paris est la protection de la santé des 550.000 habitants vivant à proximité du périphérique, dont une majorité de populations pauvres. «Lutter contre la pollution de l’air et sonore est considéré comme une lutte contre les inégalités», selon la mairie géré par Anne Hidalgo.