La France est passée en alerte «urgence attentat» ce vendredi, après l'attaque d'Arras qui a coûté la vie à un enseignant. Ce degré de dangerosité permet la mise en place du dispositif Sentinelle, lancé en janvier 2015 après les attentats de Charlie Hebdo.
«Jusqu’à 7000 soldats de la force Sentinelle» vont être déployés sur le territoire, a annoncé l’Elysée ce samedi, au lendemain du meutre d'un enseignant dans un lycée d'Arras par un jeune homme fiché pour radicalisation.
Ces troupes seront déployées «d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre», a indiqué l'Élysée. Leur rôle est de protéger des sites religieux (synagogues, mosquées..), particulièrement exposés au risque terroriste, ou très fréquentés (lieux touristiques, gares...). Ces moyens, fournis par l'armée de Terre, peuvent être portés à 10.000 hommes en cas d'attentat ou d'événement d'envergure à protéger.
Des soldats formés pour le service en Opération
Les militaires mobilisés dans le cadre de l'opération Sentinelle ont pour mission de «garantir l’intégrité du territoire et assurer aux Français une protection efficace», indique le site du Ministère des Armées. Ils sont en contact radio permanent avec les forces de police, mais n'ont pas les mêmes prérogatives qu'elles. Ils ne peuvent pas intervenir dans tous les cas de figure. Par exemple, ils ne sont pas habilités à intervenir pour rétablir l'ordre en cas de trouble ou pour disperser des attroupements.
Les soldats formés pour servir en opération peuvent faire utilisation de leurs armes uniquement dans le cadre de la légitime défense. Les militaires peuvent ouvrir le feu s’ils sont agressés ou menacés par des individus armés, pour défendre un périmètre qu’ils occupent, si les sommations n’ont aucun effet ou pour immobiliser un véhicule.
Un coût de 2 milliards d'euros sur cinq ans
À l'origine postés à l'entrée des sites sensibles, les soldats opèrent désormais beaucoup plus en patrouilles, afin d'être moins repérables et vulnérables. Ils se déplacent généralement par groupes de quatre et patrouillent de manière aléatoire sur les sites classés sensibles par les préfectures.
Selon le site Tous contribuables, le coût global de Sentinelle, étalé sur 5 ans, est «de 2 milliards d’euros – même 3 milliards si l’on tient compte des jours pendant lesquels les militaires ne patrouillent pas – qui ont été dépensés».