Michel Boudon, un septuagénaire présenté comme un guérisseur, est jugé ce mercredi pour trois viols et neuf agressions sexuelles par la cour criminelle départementale de Riom (Puy-de-Dôme).
Le suspect risque 20 ans de réclusion criminelle. Michel Boudon, paysan de 72 ans reconverti comme «guérisseur» comparaît ce mercredi 4 octobre devant à la cour criminelle départementale de Riom (Puy-de-Dôme) pour trois viols et neuf agressions sexuelles. Le septuagénaire, connu dans sa région pour ses capacités à soulager les douleurs des souffrants qui viennent le consulter, aurait en effet pratiqué une fellation, sous la contrainte, à un homme de 23 ans en 2020.
«Il a imposé une fellation à mon client comme à la plupart des autres victimes en évoquant la nécessité de manipuler la zone basse du bassin, et entendait ainsi soigner les verrues, les maux de dos, etc», a indiqué son avocat Me Pierre-Emmanuel Girard, l'avocat du jeune homme.
De nouvelles victimes connues en 2021
Si d'autres victimes avaient déposé plainte, ces dernières avaient été classées sans suite, précise l'Agence France-Presse. Finalement, ces hommes avaient été à nouveau entendus par les enquêteurs, à la suite de l'ouverture d'une commission rogatoire. Michel Boudon avait alors été placé sous contrôle judiciaire, assorti d'une interdiction d'exercer ses séances qualifiées de thérapeutiques.
Néanmoins, en 2021, de nouvelles victimes du rebouteux auvergnat s'étaient fait connaître. Ainsi, le septuagénaire avait présumément poursuivi ses consultations, ainsi que les agressions sexuelles. Depuis, il avait été placé en détention provisoire, en l'attente de son jugement.
Un profil inquiétant
Le suspect, résident à Saint-Jean-des-Ollières, un village peuplé par à peine plus de 400 habitants, niché à quarante kilomètres de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), avait hérité de la ferme familiale à l'âge de 42 ans.
Il avait alors entamé sa «carrière» de guérisseur, profitant d'une exposition médiatique locale, à travers différents reportages télévisés. Devenu une référence dans sa région, Michel Boudon avait alors pris en charge des dizaines de patients. Ce dernier avait alors reconnu les faits que la justice lui reproche, justifiant ces actes comme méthodes pour «débloquer» et apaiser les «nerfs» des différents souffrants.
«Le procès fera la part des choses entre le bien qu'il a procuré à des centaines voire des milliers de personnes, et le mal qu'il a fait, selon d'autres personnes, qui étaient soignées sans perversion de sa part», avait déclaré à l'AFP son conseil Me Patrick Roesch, en amont du procès d'aujourd'hui. Si le verdict est attendu ce vendredi 6 octobre, Michel Boudon encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle.