Plusieurs locataires d’appartements d'une résidence d’Annemasse, en Haute-Savoie, ont été expulsés de chez eux par des escrocs, sous l’apparence d’un faux syndic, engagés par une des propriétaires de l’immeuble. La justice a ouvert une enquête.
Une histoire surréaliste. Quatre propriétaires et leurs locataires vivent un cauchemar, dans une résidence pourtant calme, située en plein cœur de la ville d’Annemasse en Haute-Savoie. Et pour cause, la propriétaire de l’un des appartements de l’immeuble aurait décidé d’expulser les locataires des appartements voisins pour se les approprier et les relouer à son nom. Pour ce faire, elle aurait créé un faux syndic et engagé un faux gardien, qui se chargerait de mettre à la porte les locataires.
«Il a voulu rentrer chez lui, mais il y avait un mot sur la porte disant que ses meubles et effets personnels étaient chez le gardien de l’immeuble. Donc mon locataire est allé chez ce gardien, qui s’est avéré être un faux gardien, et qui lui a dit que je n’étais pas la propriétaire de l’appartement et qu'il s'agissait de son propre bien. Il lui a alors dit qu’il n’avait rien à faire dans l’appartement, qu’il ne pouvait pas y retourner, et que l’appartement avait déjà été reloué», raconte Christelle, la véritable propriétaire d’un des appartements de l’immeuble.
Une arnaque bien rôdée depuis six ans
Une situation ubuesque loin d’être isolée dans cet immeuble d’Annemasse. À l’origine de cette affaire, une arnaque montée par l’une des habitantes de la résidence. Avec des complices, elle aurait créé depuis six ans un faux syndic afin de soutirer des charges imaginaires à d’autres propriétaires, et de mettre la main, à la première occasion, sur les appartements de ses voisins. Pour cela, elle a engagé un faux gardien chargé d’expulser les locataires, de changer le compteur EDF et d’émettre de faux baux permettant à des squatteurs d’occuper ces logements sans se faire inquiéter.
«Elle s’accaparait les parties communes, elle fermait les issues de secours avec des cadenas, elle est même allée jusqu’à détériorer des portes d’entrée, mettre des fausses affiches avec des coordonnées erronées du syndic dans l’immeuble. Cette dame se permet de s’accaparer les appartements de ses voisins puisqu’elle considère qu’ils n’ont pas de légitimité» explique Florian Delarue, dirigeant du véritable syndic de la copropriété.
Contactée par téléphone, la personne mise en cause réfute ces accusations et assure être représentée par un avocat et un notaire. Sur ses réseaux sociaux, elle conteste également la légitimité du syndic actuel. Plusieurs habitants de l’immeuble ont déjà porté plainte.