Invité au Journal Télévisé de 20 Heures ce dimanche 24 septembre 2023, le président Emmanuel Macron a été interrogé sur plusieurs thèmes, notamment la question de l’immigration, le pouvoir d’achat pour les Français ou encore la situation au Niger.
Des annonces et des déclarations fortes. Le président Emmanuel Macron s’est exprimé dans le cadre d’une interview télévisée au Journal de 20 Heures ce dimanche 24 septembre, lors de laquelle il a évoqué plusieurs thématiques, dont l’immigration, après l’arrivée de milliers de migrants sur l’île de Lampedusa, en Italie, ou encore la question de l’inflation et l’écologie.
La question migratoire
Parmi les sujets évoqués par Emmanuel Macron lors de son intervention, la déclaration du pape François, récemment en visite à Marseille, sur l’accueil des migrants, alors que des milliers d'entre eux ont débarqué sur l'île italienne de Lampedusa. Face aux déclarations du souverain pontife, le chef de l’État a estimé que le pape avait «raison d’appeler à ce sursaut face à l’indifférence», rappelant également les efforts de la France. «L'Europe est le continent qui fait le plus. Nous, Français, nous faisons notre part. Il y a 100.000 demandeurs d'asile dans notre pays. Nous investissons 2 milliards d'euros par an pour l'hébergement d'urgence», a-t-il déclaré, ajoutant néanmoins que la France ne pouvait «pas accueillir toute la misère du monde».
Le président de la République a également estimé qu’il était nécessaire d’engager des discussions avec certains pays d’origine ou de transit de migrants, à l’image de la Tunisie. «Je veux qu'on engage avec ce pays une politique responsable (…). Je veux qu'on leur propose d'embarquer des experts pour démanteler sur leurs côtes les réseaux de passeurs».
Le Président de la République évoque le thème de l'immigration : «Je souhaite qu'on engage, avec la Tunisie, une politique responsable» pic.twitter.com/QLETIPfmZM
— CNEWS (@CNEWS) September 24, 2023
Emmanuel Macron a ensuite été interrogé sur la question de la régularisation des travailleurs clandestins en France, dans les métiers sous tension. Un thème sur lequel il estime qu’il «faut faire une loi pour compléter ce qui a été fait ces dernières années» et qu’«il faut accélérer nos procédures pour renvoyer ceux qui n'ont pas vocation à rester en France et mieux protéger ceux qui le peuvent». Selon lui, un compromis doit être trouvé afin de permettre aux Français au RSA d’occuper certains métiers en tension.
L'inflation et le pouvoir d'achat
Sur l’inflation, le président a expliqué que l’État «va continuer à créer des emplois, et mieux payés», rappelant que le SMIC a augmenté de 11% en France. «On va continuer pour aller vers le plein emploi, accompagner l'augmentation salariale avec une conférence sociale en octobre : on va travailler avec toutes les branches qui ont un salaire minimum sous le SMIC légal», a-t-il ajouté, avant d’évoquer la question du pouvoir d’achat et des industriels. «On a une crise qui pèse sur nos compatriotes, c'est insupportable de les voir choisir pour des biens indispensables pour leur famille», a déclaré Emmanuel Macron, qui a indiqué que les discussions entre l’État et les industriels devraient bientôt avoir lieu afin de modérer les marges de ces derniers.
Emmanuel Macron est également revenu sur le coût de l’essence, justifiant la hausse des prix par la «géopolitique». Pour aider les ménages les plus fragiles, le chef de l’État a annoncé la mise en place d’un mécanisme pour les travailleurs modestes, offrant 100 euros par voiture et par an. «On ne peut pas laisser certains compatriotes qui ont besoin de rouler pour travailler face à des prix élevés», a-t-il ajouté.
Le Président de la République évoque le thème de l'inflation : «Ça ne marche pas le blocage des prix» pic.twitter.com/kGVM1E9bT7
— CNEWS (@CNEWS) September 24, 2023
La transition écologique
En ce qui concerne l’écologie, le président a annoncé que la France serait «l’un des premiers pays d’Europe à sortir du charbon». «Je suis convaincu que nous avons un chemin de l’écologie à la française, qui est une écologie de progrès. On a fait la moitié du chemin qu’on avait à faire, on l’a fait car ces cinq dernières années, on a réduit nos émissions de CO2 deux fois plus qu’on ne l’avait fait les cinq années précédentes. Désormais, on doit aller deux fois plus vite», a-t-il développé, ajoutant que l’État français allait investir 40 milliards d’euros sur cette transition en 2024 et qu’une conversion à la biomasse des deux dernières centrales à charbon en France était visée pour 2027.
La transition écologique a également été évoquée à travers l’électrification, évoquant une aide à l’acquisition d’un véhicule électrique «d’ici à la fin de l’année», rappelant que la France produisait «entre 1 et 1,5 million de véhicules» sur son territoire.
La politique internationale
Emmanuel Macron s’est également exprimé sur les questions internationales, déclarant haut et fort la fin de la coopération militaire avec le Niger, où un coup d’État est survenu le 26 juillet dernier. «Les soldats français vont quitter le Niger d’ici la fin de l’année», a-t-il clamé, tout en officialisant le rapatriement de l’ambassadeur de France au Niger. «Nous ne sommes pas là pour être les otages de putschistes. Nous continuerons d'aider le continent africain pour lutter contre le terrorisme. Mais seulement si cela émane de gouvernements démocratiquement élus», a expliqué Emmanuel Macron, qui a également commenté la situation en Arménie, aux frontières de l’Europe.
«La France est aujourd'hui très vigilante à l'intégrité territoriale de l'Arménie, car c'est ce qui se joue. Il faut être très clair. On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan, une Turquie qui a toujours été en soutien de ses manœuvres et un pouvoir qui est désinhibé, qui menace la frontière de l'Arménie», a-t-il déclaré, en confirmant que la France continuerait de se mobiliser sur le plan humanitaire afin de venir en secours aux populations situées dans le Nagorny-Karabagh.
L'avenir politique français
Enfin, interrogé sur l’élection présidentielle de 2027 et sur la course à sa succession, Emmanuel Macron a préféré botter en touche. «On est au milieu d’immenses bouleversements, mais la France est au rendez-vous. Elle sera au rendez-vous de la géopolitique, de la réindustrialisation, de la santé, de l’école. Je vous le dis, je suis concentré à la tâche, avec le gouvernement, tous les élus», a-t-il déclaré.