Dix-neuf foyers de la maladie hémorragique épizootique (MHE), qui affecte principalement les bovins, ont été dénombrés jeudi matin, a indiqué vendredi le ministère de l'Agriculture, annonçant l'obligation de tests pour tous les animaux quittant une vaste zone de surveillance dans le sud-ouest de la France.
La menace sanitaire s'intensifie. La «maladie hémorragique épizootique», pouvant être mortelle chez les bovins, a été détectée dans 19 élevages français a annoncé le ministère de l'Agriculture vendredi 29 septembre.
Un périmètre de sécurité, d'un rayon de 150 kilomètres autour d'un élevage infecté par le virus, a été mis en place le 25 septembre, assorti d'une interdiction de sortie pour les animaux - avec toutefois plusieurs exceptions comme un trajet vers l'abattoir.
Désormais, depuis le 1er octobre, «tout animal amené à quitter la zone réglementée liée aux foyers confirmés de cette maladie devra avoir fait l'objet au préalable d'un test de dépistage en laboratoire attestant l'absence de contamination, en complément de la désinsectisation déjà prévue», explique vendredi le ministère dans un communiqué.
Cette zone de surveillance concerne toujours 6 départements en entier, et désormais 7 partiellement, un de plus qu'auparavant.
Elle inclut les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, le Gers, la Haute-Garonne et l'Ariège, et concerne également une partie de la Gironde, du Lot-et-Garonne, du Lot, du Tarn-et-Garonne, du Tarn, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales.
Une maladie transmise par les moucherons
Le ministère de l'Agriculture avait révélé le 21 septembre dernier que premiers cas de «maladie hémorragique épizootique» avaient été détectés dans des élevages français.
Transmise par des moucherons piqueurs sur ces animaux, elle n'est cependant pas transmissible à l'homme, mais se transmet entre bovins. Plusieurs cas avaient déjà été annoncés en Europe en mai dernier.
Les symptômes constatés sont des pics de fièvre de l'anorexie des boiteries, des lésions buccales ainsi qu'une détresse respiratoire, indique le ministère, précisant que le taux de mortalité est «très faible» chez les bovins.
En revanche, le virus peut être mortel chez les cervidés, qui observent un taux de mortalité de plus de 90% aux États-Unis, a indiqué à l'AFP Stephan Zientara, directeur du laboratoire de santé animale de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire française). Pour autant nul ne sait comment les cervidés européens réagiront au virus, a-t-il poursuivi.
Une Conséquence du réchauffement climatique
La «maladie hémorragique épizootique» a été découverte aux États-Unis en 1995. Selon l'Anses, l'arrivée de ces moucherons porteurs du virus est «une conséquence du changement climatique», qui permet aux moucherons vecteurs de survivre.
«Il y a une quinzaine d'années on n'imaginait pas que la maladie puisse un jour arriver en Europe», avait expliqué le chercheur Stéphan Zientara, cité par l'Anses. «Son extension est une conséquence directe du changement climatique, qui permet aux moucherons vecteurs de survivre dans nos régions», a-t-il précisé.
Pour l'heure, aucun vaccin n'est encore disponible contre ce type de virus.