Parmi les cinq policiers du RAID de Marseille (Bouches-du-Rhône) placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête sur la mort d'un homme de 27 ans, en marge des émeutes de début juillet, trois d’entre eux ont été mis en examen.
Mohamed B., jeune homme de 27 ans, est mort lors des émeutes qui ont suivi la mort de Nahel le 27 juin dernier. Cinq policiers du RAID, une unité d’élite, avaient été placés en garde à vue dans le cadre de l’enquête ce mardi 8 août.
Deux d’entre eux ont été remis en liberté le soir même. Cependant, les trois autres ont été déféré devant le magistrat instructeur ce jeudi, et ont été mis en examen pour «violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner».
«Les magistrats instructeurs ont notifié aux trois policiers leur placement sous contrôle judiciaire assorti des mesures d'interdiction de rentrer en contact avec les parties civiles et d’interdiction de participer dans le cadre de leur activité professionnelle de fonctionnaire de police à des interventions concernant des violences urbaines et de grands événements sur la voie publique» a indiqué le parquet de Marseille dans un communiqué.
Des investigations complémentaires doivent encore être réalisées, notamment quant à la régularité des conditions d'emploi des armes utilisées à l'encontre de la victime et à la proportionnalité de cet engagement.
«C'est maintenant à l'État de répondre présent»
Le syndicat Alliance Police Nationale a réagi à la mise en examen des trois agents du RAID dans un communiqué de presse. Le syndicat a tenu à apporter «un soutien sans faille à l'ensemble des policiers» avec «une pensée particulière pour les collègues actuellement en détention provisoire».
Par ailleurs, Alliance Police Nationale a souhaité défendre les policiers mis en cause, en soutenant qu'ils avaient été mobilisés durant une «sombre période» de «véritable guérilla urbaine» et qu'ils ont «répondu présent».
Désormais mis en examen, les trois mis en cause ne pouvaient «pas combattre à arme égale face à des criminels, qui eux, ont leurs propres lois et armes de guerre» a estimé le syndicat. Ainsi, il demande à ce que l'État «réponde présent», tout en dénonçant «un affaiblissement généralisé» de son autorité.
Enfin, Alliance Police Nationale assure être «présent tout au long de cette épreuve aux côtés des collègues» mis en examen.