Près de deux semaines après la mort d'Enzo, 15 ans, tué à La Haye-Malherbe (Eure) d'un coup de couteau par un autre adolescent du même âge, la messe de ses obsèques a été célébrée ce vendredi matin.
L'heure du dernier adieu. La messe à la mémoire d'Enzo, 15 ans, tué d'un coup de couteau, s'est tenue ce vendredi 4 août en l’église de La Haye-Malherbe.
Un moment d'émotion et de recueillement, marqué par plusieurs discours, dont ceux du prêtre, le père Olivier.
«Il y a trop de violences et l’on n'a pas encore dit non à cela. On n’a pas encore renoncé à cela. On a refusé le dialogue. Il faut apprendre à se parler. Pour un regard (...). Pour notre vie, notre liberté et notre vivre ensemble. Il va sûrement falloir retourner à l’école de la vie pour simplement apprendre à vivre ensemble. C’est pas la loi du plus fort qui gagne, jamais. La loi qui gagne, c’est celle de l’amour du prochain», a-t-il déclaré au cours de la messe d'adieu au jeune Enzo, qui avait pour projet de devenir maçon.
«La fin tragique d’un adolescent qui n’avait rien demandé»
Serge Marais, maire Agir ensemble de la commune de la Haye-Malherbe, s'est également exprimé au cours de la messe.
«Enzo, ta famille tes amis tout ceux qui t’ont connu, tout le monde est là pour te dire au revoir (...). Le lieutenant nous annonce ton décès. Un vent de panique arrive dans ma tête. Comment annoncer cela à tes amis ? Anthony, ton beau-père, essaye de joindre ta mère. Une fois arrivée, j’appréhende ce moment. Une mère ne pouvant voir son fils, criant "mon bébé". Ces images, je ne pourrais jamais les oublier. Voilà la fin tragique d’un adolescent de 15 ans, qui n’avait rien demandé», a-t-il témoigné devant les proches du jeune homme.
Surnommé «Bézo» par sa famille et ses amis, l'adolescent marchait dans le bourg de la Haye-Malherbe, samedi 22 juillet au soir, lorsqu'il a croisé la route de deux autres adolescents du même âge circulant à bord d'une voiture sans permis.
A la suite «d'un mauvais regard» échangé entre Enzo et les deux autres jeunes, l'un d'eux l'avait poignardé au thorax, laissant Enzo agonisant avant qu'il ne décède sur place, malgré l'arrivée des secours.
Le meurtre avait aussitôt stupéfié cette commune d'environ 1.500 habitants, située à l'ouest de Louviers, entre Evreux et Rouen. Dans un entretien accordé au Figaro, la mère d’Enzo a regretté le manque de considération des politiques, des sportifs et des célébrités, lançant même à l'adresse d’Emmanuel Macron : «Pourquoi notre chef de l’Etat ne vient pas nous rendre hommage ?».
A nos confrères, l'Euroise avait également fait part de sa volonté de voir la loi pour les mineurs changer. «Le tueur de mon fils est actuellement en prison mais l'instruction sera longue. Il y a de grandes chances qu'il ressorte avant son jugement», avait-elle redouté.
Mercredi 26 juillet, lors de la marche blanche en mémoire d'Enzo, la foule avait scandé «Justice pour Enzo», rappelant également cette exigence sur des T-shirts et pancartes et derrière une large banderole.
Il y a quelques jours, un appel au rassemblement de motards a été lancé pour «former une grande haie d’honneur à la sortie de l’église, les casques levés vers le ciel» pour les obsèques du jeune homme, explique le quotidien régional Paris-Normandie. Une manière de dire adieu à Enzo qui était un passionné de moto.