Lors de la 77e édition du Festival d’Avignon, qui s’est achevée ce mardi 25 juillet, la pièce «Carte noire nommée désir» de la metteuse en scène Rébecca Chaillon a été jugée «raciste» et «anti-blanche» par les spectateurs. Les acteurs font désormais face à des agressions verbales.
Ce mardi 25 juillet, la 77e édition du Festival d’Avignon a pris fin ce mardi 25 juillet après 20 jours de manifestations internationales du spectacle vivant contemporain. Néanmoins, le 20 juillet dernier, une pièce a essuyé les critiques des spectateurs. Il s’agit de «Carte noire nommée désir» de la metteuse en scène Rebecca Chaillon.
Posant la question sur la place des femmes afrodescendantes dans la société française, cette pièce a en effet été jugée «raciste» et «anti-blanche» par les spectateurs. Concrètement, au début du spectacle, les femmes noires du public ont été invitées à prendre place sur des canapés alors que le reste des spectateurs étaient installés sur les gradins habituels.
Décortiquant les stéréotypes et les clichés, Rébecca Chaillon, d'origine martiniquaise, incarne une employée de ménage, qui se livre à un nettoyage frénétique du plateau blanc, par la suite, elle se dénude et les autres performeuses lui font d'énormes tresses qu'elle gardera jusqu'à la fin du spectacle.
«La première scène qui joue sur la durée, il y a une odeur de javel très forte, c’est une scène qui est longue et qui joue sur l’épuisement (…) Elle peut heurter un peu les spectateurs», a commenté Eli, une spectatrice.
Des agression verbales et physique contre les artistes
«La scène est un espace de distance où on peut faire de la provocation (…). Tu ne peux faire que partir en tant que public», a ajouté une autre spectatrice.
De son côté, le Festival d’Avignon a dénoncé les attaques et «agressions verbales et physique à caractère raciste» envers les artistes de «Carte noire nommée désir», les qualifiant d’«inacceptables». «Le Festival d’Avignon affirme qu’il est inacceptable de laisser sous silence ces déferlements de haine et témoigne de sa solidarité et de son soutien aux artistes», peut-on lire sur le site internet du festival.
Par ailleurs, la pièce de Rébecca Chaillon doit être reprise à Paris à partir du 28 novembre prochain au théâtre de l’Odéon.