Tout juste nommé Premier ministre, Gabriel Attal, comme d'autres personnalités françaises, a effectué sa scolarité à l'École alsacienne. Mais quel est cet établissement parisien qui fait parler de lui ?
Jean-Paul Belmondo, Robert Badinter, Arnaud Montebourg, Isabelle Huppert, Lambert Wilson... Toutes ces célébrités ont un point commun : ils sont d'anciens élèves ou des parents d’élèves de l'École alsacienne. Gabriel Attal, lui-même ayant fréquenté cette école, ne déroge pas à ce destin d'élite qui le prédestinait, élu le plus jeune Premier ministre de la Ve République, depuis mardi 9 janvier 2023.
En remplacement Élisabeth Borne au siège de Premier ministre, il a permis de mettre à nouveau cet établissement parisien en lumière. Il y a déjà quelques mois, à peine nommé ministre de l'Éducation nationale le 20 juillet 2023, Gabriel Attal a tout de suite assumé son parcours, devant l'Hôtel de Rochechouart (siège du ministère de l'Education nationale).
«Je n'ai pas à renier ou à m'excuser pour ce choix qu'ont fait mes parents à l'époque (...), oui, j'ai été à l'école privée». Le ministre a conclu en déclarant qu'il «ne croit pas que le combat est de critiquer les parents qui font ce choix. Le combat c'est au contraire de garantir que l'école, que toute l’école puisse apporter à tous les parents l’essentiel de ce qu’ils attendent pour les enfants».
L'École alsacienne, le berceau de l'élite française
Reste que l'école alsacienne occupe une place à part dans le paysage éducatif français. Cet établissement privé situé dans le 6e arrondissement de Paris, a été créé en 1874 par des pédagogues alsaciens protestants qui ont inventé un modèle reposant sur le réseau, l’aisance et l’épanouissement.
Avant-gardiste à ses débuts, l'École alsacienne est peu à peu devenue une enclave considérée élitiste. Avec un enseignement dispensé de la maternelle à la terminale, l'accent est mis sur «l’individu», avec la volonté d’être une «école qui cultive la part d’originalité de ses élèves», selon le directeur (et ancien élève), Pierre de Panafieu.
Dans une interview donné au Monde, Pierre de Panafieu a également déclaré «que les radars de l’éducation nationale ne détectent que les compétences scolaires, alors que ceux de l’Alsacienne détectent les talents de chacun».
On y observe un rapport différent à l’autorité que celui en vigueur dans les écoles de la République ou catholiques. Les élèves sont encouragés à se comporter avec les adultes d’égal à égal.
Les frais de scolarité s'élèvent à 1.057 € par trimestre, auxquels il faut ajouter d'autres frais comme la demi-pension.
Placée dans l'arrondissement le plus cher de Paris, cette école séduit de plus en plus la bourgeoisie plus traditionnelle. Et dans une période où les élites ne sont pas vues d'un très bon oeil, l'établissement et ceux qui en sortent doivent composer avec ces préjugés.