Le 3 juillet dernier à Saint-Malo, un automobiliste de 81 ans était impliqué pour la deuxième fois en trois mois dans un accident mortel. Il a été mis en examen pour homicide involontaire avec retrait de permis. Ce drame a relancé le débat sur les séniors au volant.
Après un accident de voiture mortel à Saint-Malo le 3 juillet dernier impliquant un automobiliste de 81 ans, le débat des personnes âgées au volant a été relancé. Pourtant, selon les statistiques, les plus de 65 ans sont la catégorie de la population qui cause le moins de décès sur les routes.
D’après les données relevées par l’ONISR en 2017, les plus de 65 ans sont impliqués dans 16,9% des accidents mortels, contre 19,3% pour les 18-24 ans ou encore 22,3% pour les 25-34 ans.
Les raisons à cela sont multiples : les plus de 65 ans sont expérimentés, conduisent moins vite et évitent de prendre le volant la nuit. Toutefois, leur faire passer un test d’aptitudes à partir d’un certain âge est une idée qui est souvent au cœur des débats de sécurité routière.
«Demander aux séniors de passer ce genre de visite médicale, c’est aussi les proteger d’eux-mêmes, pas seulement des autres usagers de la route», a confié à CNEWS Sébastien Dufour, avocat en droit routier. «Parfois les séniors n’ont pas forcément conscience d’avoir perdu de l’acuité visuelle, du réflexe» a-t-il ajouté.
Ces tests et stages de remise à niveau existent déjà, mais toujours sur la base du volontariat. Marilyn Martinez, experte en sécurité routière, a de son côté exprimé plusieurs réserves à ce sujet : «Ça se passe avec des médecins qui envoient dans les écoles de conduite des personnes qui ont fait des AVC ou qui ont des problèmes cardiaques. Mais de là à envoyer tous les séniors en contrôle médical, je ne suis pas sûre que ce soit la solution».
Conduire est pour beaucoup de Français synonyme de liberté et d’indépendance, raison pour laquelle remettre en question le principe du permis de conduire à vie est un sujet très sensible.