Pour inciter les Français à faire réparer leurs vêtements au lieu d'en acheter des neufs, un bonus va être mis en place par le gouvernement, a-t-on appris mardi 11 juillet.
Un dispositif à but écologique. Un bonus à la «réparation» des biens textiles doit être mis en place «à partir d'octobre» pour inciter les clients à faire rapiécer leurs vêtements ou chaussures plutôt que d'en racheter des nouveaux, a indiqué mardi la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie Bérangère Couillard.
«A partir d'octobre, les consommateurs vont pouvoir être accompagnés dans la réparation de leurs vêtements et chaussures», a-t-elle expliqué lors d'une visite à Paris des locaux d'un incubateur dédié à la mode responsable, La Caserne.
Ce «bonus réparation» du secteur textile sera doté d'un fonds de 154 millions d'euros sur la période 2023-2028, avait expliqué auparavant à l'AFP le cabinet de la secrétaire d'Etat.
La tarification des aides proposées doit être comprise entre 6 et 25 euros. La secrétaire d'Etat «invite tous les ateliers de couture et les cordonniers à rejoindre le système, à être labellisés» par l'éco-organisme Refashion qui pilote le fonds et le label pour l'Etat.
L'aide pourra être, par exemple, de 7 euros pour refaire un talon et atteindre de 10 à 25 euros pour une doublure.
700.000 tonnes de vêtements jetés chaque année en france
En France, 3,3 milliards d'habits, chaussures et pièces de linge de maison ont été mis sur le marché en 2022, soit 500.000 de plus qu'en 2021, selon l'organisme Refashion qui a été chargé par le gouvernement d'accompagner l'industrie vers une économie plus circulaire.
Les Français «jettent 700.000 tonnes de vêtements chaque année», a rappelé Mme Couillard, précisant que les deux tiers «finissent dans des décharges».
Sur le modèle du bonus réparation de l'électroménager, l'aide s'inscrit dans une vaste réforme de la filière textile, l'une des industries les plus polluantes de la planète, engagée par le gouvernement depuis la fin 2022.
Parmi ses objectifs: contraindre les marques à davantage de traçabilité, soutenir financièrement les organismes spécialisés dans le réemploi et la seconde vie des vêtements ou structurer un secteur du recyclage.