Le directeur général de la DGSI a alerté sur une «résurgence très préoccupante» d’actions violentes de l’extrême-droite depuis ce printemps, a révélé Le Monde dimanche 9 juillet.
Une situation qui inquiète. Dans une interview accordée au journal Le Monde, le directeur général de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), Nicolas Lerner, a tiré la sonnette d’alarme sur des actions violentes de l’ultradroite. Elles connaissent une «résurgence très préoccupante» depuis ce printemps, a-t-il déclaré dans l’entretien publié dimanche 9 juillet.
À titre d’exemple, le numéro 1 de la DGSI a notamment rappelé les attaques contre le maire de Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique) - qui avait démissionné après l'incendie de son domicile - et celui de Caillac (Côtes-d'Armor).
Ces agressions partaient toutes de l’installation dans ces communes de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada) ou réfugiés. Ces décisions étaient alors très vivement contestées par l’extrême-droite.
Nicolas Lerner a fait état d’une «banalisation du recours à la violence et la tentation de vouloir imposer ses idées par la crainte ou l'intimidation», dans cette mouvance d’extrême-droite «forte d’environ 2.000 personnes».
10 attentats terroristes d'extrême-droite déjoutés depuis 2017
Le haut-fonctionnaire a également rappelé qu’une dizaine de projets d’attentats terroristes d’extrême-droite avaient été déjoués depuis 2017.
Le directeur de la DGSI a en outre évoqué la mouvance de l'ultragauche, affirmant que l'importation de ses «modes d'action» sur la question environnementale, comme la contestation des mégabassines à Sainte-Soline ou des travaux de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, «est un sujet de préoccupation».
«La lutte contre le réchauffement climatique est un combat légitime qui mérite d'être mené avec détermination. Mais avec les moyens admis en démocratie», a-t-il souligné.
Nicolas Lerner a également affirmé regretter que cette revendication «constitue pour certains un prétexte pour s'en prendre aux symboles de l'Etat, aux forces de l'ordre, à ce qu'ils appellent le “système"».
Pour autant, il ne souhaite pas reprendre à son compte le terme «écoterroristes», employé par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Il estime qu'«aucune action» de nature terroriste n'a été commise au nom de la cause environnementale ces dernières années.
Toutefois, le haut-fonctionnaire a déclaré rester «vigilant» face à des «idéologies qui légitiment et théorisent le recours à l'action violente».