Alors que les émeutes se poursuivent partout en France, et plus particulièrement dans les banlieues, un sondage CSA pour CNEWS met en avant que près de la moitié des Français est opposée à ce que l’Etat maintienne ses subventions au profits des quartiers prioritaires.
Avec l’embrasement des banlieues après la mort du jeune Nahel, tué lors d’un refus d’obtempérer, CNEWS s’est penché sur la question des subventions étatiques. A la question, «l’Etat doit-il continuer à donner des subventions aux banlieues ?», 48% des Français interrogés par CSA ont répondu par la négative.
Près de 8% de la population française habite dans ces quartiers dits périphériques qui font l’objet d’une attention particulière dans la politique urbaine, du fait d’un niveau de pauvreté plus élevé qu’ailleurs. Pour lutter contre ce phénomène de paupérisation et permettre la réduction des inégalités sociales entre les territoires français, les gouvernements successifs ont lancé dès les années 1970 des plans d’aides appelés «plans banlieues».
Depuis le début des «plans banlieues», ce sont en moyenne 10 milliards d’euros qui ont été injectés dans ces quartiers périphériques chaque année, sans pour autant permettre d’endiguer l’accroissement du fossé entre les banlieues et le reste du pays.
Les jeunes majoritairement favorables à la fin des subventions pour les banlieues
Dans le détail de ce sondage CSA pour CNEWS, ce sont les femmes qui sont le plus opposées à ce que l’Etat continue de subventionner les banlieues. Elles sont 51% à souhaiter l’arrêt de ces dernières, contre 48% pour les hommes.
Plus étonnamment, dans le détail de l’âge, ce sont les jeunes de moins de 35 ans qui sont le plus en faveur de l’arrêt des subventions étatiques pour les banlieues. Ils sont 55% à le souhaiter et même 62% pour la tranche des 18-24 ans.
D’un point de vue démographique, seules les villes de plus de 100.000 habitants et l’agglomération Parisienne restent majoritairement favorables à ce que l’Etat maintienne ses subventions dans ces quartiers. Respectivement à hauteur de 53% et 55%.
Les électeurs de gauche opposés à l’arrêt des «plans banlieues»
Le profil socio-économique des Français sondés montre que les CSP-, soit les catégories socio-professionnelles les moins privilégiées, sont les plus sévères avec les banlieues puisque 52% souhaitent qu’elles cessent de recevoir une aide de l’Etat, alors que les CSP+ sont majoritairement en faveur du maintien.
Sans grande surprise, les sondés se revendiquant électeurs des partis politiques de gauche sont très opposés à l’arrêt subventions étatiques pour les banlieues (73%). Dans le détail, ce sont ceux affiliés à la France Insoumise qui s’y opposent le plus farouchement. Ils sont 76% en faveur du maintien.
A droite, les électeurs sont en faveur d’un arrêt des subventions. Dans l’ensemble (partis d’extrême droite inclus), ils sont 73% à souhaiter que l’Etat cesse d’aider financièrement les banlieues. Mais ce taux grimpe à 93% en ce qui concerne les sympathisants de Reconquête, le parti d'Eric Zemmour.