Sur une aire d’autoroute située entre Bordeaux (Gironde) et Toulouse (Haute-Garonne), l’urine des automobilistes (et de leurs passagers) est recyclée depuis ce jeudi 15 juin, pour fabriquer de l’engrais dédié à l’agriculture.
«Ici, votre urine est valorisée en biostimulant pour l’agriculture», pourront lire, au-dessus de leurs urinoirs, les automobilistes de passage sur l’aire Vinci Autoroutes de Cocumont à partir de ce jeudi 15 juin.
C’est un système de collecte imaginé par la société Toopi Organics qui permettra à des milliers de litres d’urines d’être recueillis pour servir à la fabrication d’engrais céréaliers.
De plus en plus de structures (festivals de musique, bâtiments publics, parcs d’attractions) commencent à s’équiper de cet outil, qui met à disposition une ressource bien plus écologique que les fertilisants chimiques.
Et pour cause, l’urine est composée de nombreux nutriments dont l’azote, le potassium et le phosphore. Ceux-ci sont essentiels à la bonne croissance des plantes.
plus de 2 millions de litres par an en 2027
Le fonctionnement est simple. L’urine provenant d’urinoirs sans eau est récupérée par des cuves en circuit court, afin de subir trois modifications : un filtrage, l’introduction d’un micro-organisme, et une fermentation de deux jours, explique Toopi Organics, dans les colonnes du Parisien.
La société n’en est pas à son coup d’essai, car elle avait déjà usé de ce procédé lors de la dernière Fête de l’Humanité. 50.000 litres d’urine avaient été récoltés grâce à la même méthode, et modifiés par le même processus de fermentation et de sélection des bactéries utiles pour l’agronomique.
Tout cela permet d’en sortir un «biostimulant», utilisé en agriculture : «Nous avons obtenu fin 2022 l’autorisation d’utiliser ce produit urino-sourcé dans six pays de l’Union européenne», a indiqué Benjamin Morisset, directeur de la collecte de la société, dans Le Parisien.
«Nous avons pour objectif de fermenter plus de deux millions de litres d’urine par an en 2027», a-t-il poursuivi.
A terme, Toopi Organics souhaite installer son dispositif dans une soixantaine d’aires d’autoroutes, et vise également le futur plus gros lycée de Gironde.