Un policier a été exclu trois jours et trois autres agents ont fait l’objet d’un blâme, à la suite de leurs agissements dénoncés par un journaliste infiltré dans un livre sorti en 2020, a-t-on appris ce mercredi 14 juin.
Des bavures sanctionnées. Deux ans après les révélations du journaliste Valentin Gendrot, qui avait infiltré le commissariat du 19e arrondissement de Paris, dans son livre «Flic» sorti en 2020, quatre policiers ont fait l’objet de sanctions, a appris l’AFP mercredi 14 juin, auprès d’une source proche du dossier et de la Direction générale de la police nationale.
Un agent s’est vu prononcer une exclusion de trois jours avec sursis, tandis que trois autres policiers ont été sanctionnés par des blâmes.
Et pour cause, trois des agents sanctionnés ont participé à ce que le journaliste, infiltré comme adjoint de sécurité, a décrit dans son livre comme la plus grosse bavure à laquelle il avait assistée.
Plusieurs actes racistes relevés
Lors d’un contrôle de police, un des agents avait mis plusieurs «baffes», «claques» et «coups de poings» à un adolescent, avait-il révélé dans l’ouvrage.
Les autres policiers présents, journaliste auteur compris, avaient couvert la scène, et un PV «mensonger» avait été rédigé pour «charger le gamin et absoudre» le policier, s’était souvenu l’infiltré.
C’est après la publication du livre que la préfecture de police avait saisi l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) d'une enquête administrative.
Dans l’ouvrage, Valentin Gendrot faisait aussi état de plusieurs autres «tabassages», ainsi que de pratiques racistes perpétrées par certains policiers.
Dans son rapport, daté de janvier 2021 et consulté par l’AFP, l'IGPN avait alors pointé plusieurs «manquements professionnels et des comportements contraires à la déontologie policière».
Le quatrième agent sanctionné pour s’être vanté de violences antérieures
L'IGPN a précisé que la scène de la «bavure» est l'une des seules qu'ils ont pu «objectiver», notamment grâce à des enregistrements transmis par M. Gendrot.
«En ayant porté des claques sans aucune justification» sur un adolescent lors du contrôle, le policier ayant écopé de l'exclusion avec sursis «a fait un usage disproportionné de la force», a indiqué l'IGPN.
L’agent a aussi manqué au «devoir de protection de la personne interpellée», en «portant un coup» à son frère, et manqué au «devoir de loyauté» en s'abstenant de mentionner ces coups dans le PV d'interpellation.
Les deux autres gardiens ont été sanctionnés, l’un pour ne pas avoir mentionné les coups sur le procès-verbal, et l’autre pour n’avoir ni empêché son collègue de frapper la victime, ni supervisé la rédaction du PV, alors qu’il était chef de bord.
Quant au quatrième gardien de la paix, il a été sanctionné d’un blâme pour s'être vanté auprès du journaliste d'autres violences sur d'autres interpellés.
Une information judiciaire ouverte en parallèle par le parquet de Paris est toujours en cours.