«S’il n’y avait pas eu ma peau, mon visage serait tombé», a témoigné ce jeudi sur CNEWS Judikael Hirel, cinq ans après avoir été victime d'une terrible agression dans le métro parisien.
Un témoignage glaçant. Le 13 novembre 2017, Judikael Hirel, journaliste au Figaro, était agressé à la station de métro Concorde à Paris. Dans son livre «Concorde rouge», il raconte l'ampleur de la violence subie. «C'est quelque chose qui pourrait arriver à n'importe qui, finalement», a-t-il souligné sur le plateau de la Matinale de CNEWS ce jeudi.
Et de raconter : «Je rentrais du travail en métro, à 19h30, heure de pointe avec beaucoup de monde. Et dans le métro, il y avait un jeune homme ivre avec un grande bouteille de bière à la main (...) A la station où je descendais, il est descendu devant moi, une jeune femme est descendue devant lui. En montant l'escalier, il a regardé ostensiblement les fesses de cette jeune femme et lui a mis une énorme main aux fesses. C'était une agression sexuelle pure et bête comme on peut l'imaginer. Evidemment, elle a réagi, ils ont commencé à s'embrouiller. Vu son état, je suis intervenu, il a voulu se battre avec moi, ce que j'ai refusé et on est parti».
Alors qu'il pensait l'incident terminé, Judikael Hirel a en réalité été rattrapé par l'individu, qui avait pris un chemin différent. C'est dans ce «long couloir, désert» de la station Concorde qu'il a été victime d'un véritable déchaînement de violence. «Il a sauté derrière moi en me donnant un grand coup de poing à la tempe avec son poing et sa bouteille, il m'a littéralement explosé la tempe, j'étais KO directement. Et après il a continué à me briser la tête au sol à grand coups de pied», a-t-il poursuivi.
La jeune femme qu'il avait défendu est à son tour intervenue, se couchant sur lui et appelant au secours, provoquant la fuite de l'agresseur. Et lui sauvant la vie.
Selon le journaliste, elle est la seule à s'être interposée. «J'ai eu des témoignages, après, par les réseaux sociaux de gens qui me disaient "je suis désolée, je suis passé dans le couloir, j'ai vu ce qu'il se passait mais je ne me suis pas arrêté"», a déploré Judikael Hirel.
Le visage émietté
Ce soir-là, l'homme est passé tout près de la mort, affichant 14 fractures à la tête et au visage. «Quand je suis arrivé à l'hôpital, on m'a dit une phrase que j'oublierais jamais : "s'il n'y avait pas la peau, votre visage tomberait", tellement il m'avait émietté le visage», a-t-il ajouté.
S'il est aujourd'hui remis de ses graves blessures, Judikael Hirel a regretté l'absence de réaction de la RATP après son agression. «Je n'ai eu aucune nouvelle de la régie parisienne, pas un coup de fil (...) Ne pas prendre soin des victimes, ça me sidère», a expliqué le journaliste, y voyant une forme «dévilisation».