Après avoir reçu des menaces pour avoir écrit un ouvrage sur les Frères musulmans, l’anthropologue Florence Bergeaud-Blacker a affirmé être «rassurée» après avoir rencontré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, à propos de la sécurité des enseignants-chercheurs.
Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue et chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), avait vu sa conférence de présentation de son livre sur les Frères musulmans suspendue par la direction de la Sorbonne pour des raisons de sécurité. La chercheuse avait ensuite indiqué sur CNEWS être la cible de menaces de mort pour avoir enquêté sur l’islamisme.
Après la polémique, l’anthropologue a été reçue ce mardi par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, la ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, et la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès. L’objectif était notamment de discuter de la sécurité des enseignants-chercheurs qui travaillent sur des sujets sensibles.
«Je venais à titre individuel. J'ai interrogé le ministre sur la sécurité des chercheurs qui travaillent notamment sur l'islamisme», a affirmé Florence Bergeaud-Blackler à l’AFP à l’issue de la rencontre avec les ministres. «J'ai fait la proposition de réfléchir ensemble aux moyens que l'on peut proposer (en termes de sécurité, ndlr) pour assurer cette recherche, qu'elle puisse se faire, se dérouler et s'enseigner», a-t-elle ajouté, soulignant qu’elle avait été «pleinement rassurée par ce que M. Darmanin» lui avait dit.
Elle a cependant senti que Sylvie Retailleau était «en retrait par rapport aux questions de sécurité», et qu’elle avait soutenu la décision de la doyenne de la Sorbonne de suspendre (et non pas annuler) la conférence.
Sorbonne Université avait en effet affirmé que la présentation du livre «Le frérisme et ses réseaux» était simplement reportée au 2 juin prochain, mais la principale intéressée avait affirmé ne pas avoir été mise au courant en amont.