Après l’annulation de son concert dans une église désacralisée à Metz, le chanteur Bilal Hassani a finalement décidé de porter plainte contre X pour provocation au crime et à la discrimination et pour harcèlement.
Alors qu’il devait se produire à Metz le 5 avril dernier, dans une église désacralisée depuis devenue une salle de concert, Bilal Hassani avait fait l'objet de messages hostiles sur les réseaux sociaux. Le chanteur, figure de la communauté LGBTQIA+, avait été contraint d’annuler la représentation.
Près d’un mois après les faits, ses avocats ont annoncé avoir déposé une plainte le vendredi 28 avril, pour «provocation publique et directe à commettre un crime ou un délit», «provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence», «menace et harcèlement» auprès du procureur de Metz.
«C’est une plainte simple contre X à laquelle nous avons joint tous les éléments d’identification sur lesquels on souhaite que les enquêteurs se concentrent», ont précisé les avocates du chanteur, Mes Isabelle Wekstein et Clara Steg. «On a identifié des particuliers ou des groupements identitaires qui ont envoyé des messages haineux, même après l’annulation du concert, à l’égard de notre client», ont-elles ajouté, affirmant réaliser un «travail de fourmi» en épluchant les réseaux sociaux.
Bilal Hassani avait effectivement été la cible de groupes religieux qui n’acceptaient pas qu’il se produise dans une église désacralisée depuis 500 ans. Le collectif Lorraine catholique avait évoqué une «profanation» du lieu, et jugé que la tenue de ce concert en pleine semaine sainte pour les catholiques était une provocation. Soutenu par Civitas, le collectif avait appelé à «venir prier le chapelet» avant le concert, devant l'ancienne église.
Le jeune chanteur avait alors reçu des milliers de messages haineux sur les réseaux sociaux, et avait été la cible de menaces. Pour des raisons de sécurité, aussi bien de Bilal Hassani que de son public, le producteur de la tournée avait pris la décision d’annuler le concert.
Le 6 avril dernier, le parquet de Metz s’était autosaisi et avait ouvert une enquête contre X des chefs de «menaces de délit» et «provocation à la haine ou à la violence contre une personne en raison de l’orientation sexuelle» et de «provocation publique et directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit». Deux associations, Stop Homophobie et Mousse, ont également déposé plainte contre Civitas.