Après plus de trois mois de mobilisation et alors que la réforme des retraites a été validée par le Conseil constitutionnel, puis promulguée par le président de la République, les syndicats ont appelé, ce lundi 1er-Mai, à une nouvelle journée de manifestation nationale .
Dans un contexte plus que tendu, l'intersyndicale a annoncé une mobilisation «massive et puissante» pour ce lundi 1er mai, à l’occasion de la journée internationale de luttes pour les droits des travailleuses et travailleurs. Le mot d'ordre reste le même : le retrait pur et simple de la réforme des retraites. S'il y a peu de chances que le texte soit retiré, les enjeux sont multiples pour les syndicats comme pour le gouvernement.
Les enjeux pour les syndicats
Ce lundi, à l’occasion de la traditionnelle journée de lutte pour les droits des travailleurs, les syndicats ont appelé au rassemblement, partout en France, pour manifester une treizième fois contre le projet de réforme des retraites adopté en force par le gouvernement, en dépit de la grogne sociale. L’enjeu principal, pour les syndicats, est de montrer une nouvelle fois l’ampleur de la contestation contre un projet rejeté par plus de 90% des actifs français d'après les sondages.
À Paris, le cortège devrait partir de la place de la République vers 14 heures, jusqu'à la place de la Nation. Il s’agit de la première épreuve de force pour Sophie Binet, la nouvelle patronne de la CGT, qui devra montrer sa capacité à rassembler en attirant un maximum de personnes dans les 300 cortèges prévus partout en France, pour mettre la pression sur le gouvernement avant une potentielle reprise du dialogue avec Elisabeth Borne ou Emmanuel Macron.
Pour l'intersyndicale, l'enjeu sera donc d'assurer un regain de participation dans les différents cortèges alors que les précédentes journées de mobilisation ont témoigné d'un recul numérique avec 380.000 manifestants dans les rues le 13 avril, selon le ministère de l'Intérieur (1,5 million selon la CGT), soit 190.000 de moins que lors de la précédente journée de mobilisation. Les organisations syndicales pourraient profiter du caractère férié du 1er mai mais être aussi restreintes par le contexte de vacances scolaires.
Les enjeux pour l’exécutif
Du côté de l’exécutif, cette journée sera surveillée de très près. Selon une note consultée par CNEWS, les services de renseignement s’attendent à 80.000 à 100.000 personnes à Paris, dont près de 1.500 à 3.000 gilets jaunes ainsi que 1.000 à 2.000 éléments à risque. «Il est d’ores et déjà approprié de qualifier ce 1er mai d’historique au regard de la mobilisation (…) cette journée pourrait annoncer une nouvelle étape de la contestation (…) il n’est donc pas certain qu’elle marque l’essoufflement de la contestation», relate ainsi la note.
Pour les autorités, cette journée «dépassera ainsi la seule question du travail et sera plus largement une journée fédératrice autour du rejet profond de la politique générale menée par le gouvernement». L'enjeu est donc d'une part d'assurer la sécurité de toutes les manifestations, mais aussi de créer des conditions favorables pour une reprise du dialogue social avec les syndicats.
Depuis le début de l'année, l'intersyndicale multiplie les journées de mobilisations contre la réforme des retraites. Une contestation qui se poursuit malgré l'adoption et la promulgation de la loi, à l'image des rassemblements d'opposants au projet de l'exécutif, avec des casseroles, lors des déplacements ministériels et présidentiels.