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Vendine : tout savoir sur la mobilisation contre l’autoroute A69, qui fait craindre aux autorités un «Sainte-Soline bis»

Les militants ont installé un campement à Vendine, sur le tracé de la future autoroute. [VALENTINE CHAPUIS / AFP]

La mobilisation ce week-end contre le projet de l'autoroute A69, qui doit relier Castres (Tarn) à Toulouse (Haute-Garonne), fait craindre aux autorités la naissance d'une nouvelle ZAD.

Une autoroute pour «désenclaver» la région

Déclarée d’utilité publique le 19 juillet 2018, la nouvelle autoroute A69 doit relier Castres (Tarn) à Verfeil (Haute-Garonne), dans l'aire urbaine de Toulouse. Le tracé est long de 53 km, dont 9 km sont des sections réaménagées. Les travaux ont débuté début mars.

Prévu pour une mise en service en 2025, le projet doit permettre de «désenclaver le Tarn Sud». «Avec des trajets entre Toulouse et Castres diminués de 25 min (en heures creuses) à 35 min (aux heures de pointe), l’A69 va améliorer la qualité de vie de ses usagers quotidiens», assure le concessionnaire, l'entreprise privée Atosca. Il faut actuellement un peu plus d'une heure pour relier les deux villes.

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© Atosca

Présentée comme une autoroute «nouvelle génération», l'A69 sera «la première autoroute d’Occitanie à flux libre», c'est-à-dire sans gare de péage, avec des «portiques permettant la détection et l’identification des véhicules sans réduire leur vitesse». Le parcours accueille également deux parkings de covoiturage et 16 points de recharge électrique.

Sur le plan écologique, Atosca promet un «chantier bas carbone», un budget consacré à 23% «à la préservation de l'environnement» et une réduction de 20% offerte aux conducteurs circulant avec un véhicule à très faible émission.

Les principaux élus du Tarn, de tous bords politiques, soutiennent le projet. Martial Gerlinger, directeur général d'Atosca rappelle qu'un sondage Odoxa a montré que 75% des personnes concernées par le projet y sont favorables. Les détracteurs contestent cette enquête, l'échantillon n'étant notamment pas selon eux représentatif de l'ensemble des personnes concernées.

les écologistes vent debout contre le projet

Un collectif, «La Voie est libre», s'est formé pour s'opposer au projet. Les militants se sont installés à Vendine (Haute-Garonne), sur le tracé de la future autoroute. S'ils ont planté des tentes et installé un campement, ils rejettent le terme de «ZAD».

Les activistes dénoncent un projet inutile, coûteux et surtout mauvais pour l'environnement avec la destruction de 300 hectares de terre. Ils proposent une alternative plus raisonnable selon eux : l'aménagement de l'actuelle RN126. 

«La solution autoroutière (...) n'est retenue et défendue comme l'unique solution essentiellement parce que l'Etat et les collectivités ne veulent pas en supporter le financement», affirme le collectif.

Leur argumentaire s'appuie en partie sur les conclusions d'une commission d’enquête publique environnementale, qui a validé le projet tout en émettant de sérieuses réserves. «Le projet, qui favorise les déplacements en voiture et camions et consomme beaucoup de terres agricoles et naturelles, ne va pas dans le sens de la règlementation en vigueur et ne concourt pas au respect de nos engagements internationaux en matière environnementale», est-il précisé.

Thomas Brail, à la tête de l'association du Groupe national de surveillance des arbres (GNSA), a lui accroché des tentes aux branches d'arbres centenaires qui seront détruits lors des travaux. Le Conseil d'Etat rejeté mercredi 19 avril la demande de l'association écologiste France Nature Environnement (FNE) de suspendre l'abattage de ces platanes à Vendine.

Le 22 mars, Un nouveau «sainte-Soline» ?

Gérald Darmanin a classé l'A69 parmi les 42 projets «susceptibles de faire naître des contestations extrêmement violentes», y compris «contre les institutions républicaines».

Les autorités redoutent les journées de mobilisation prévues ce week-end, les 22 et 23 avril, à Saix et Saint-Germain (Tarn). Y participeront notamment les groupes d'action écologistes «Les Soulèvements de la Terre» - que Gérald Darmanin souhaite dissoudre - et Extinction Rebellion. Côté politique, des députés La France insoumise, dont Manuel Bompard, seront présents à la manifestation.

Selon les informations de CNEWS, le préfet du Tarn va prendre un arrêté autorisant les gendarmes à utiliser des drones ou des hélicoptères pour filmer le cortège de manifestants samedi et guider ainsi les manoeuvres des forces de l'ordre sur le terrain. Ce sera la première utilisation des drones pour le maintien de l'ordre depuis l'avis négatif émis par le Conseil d'Etat en 2020. Le décret d'application qui permet leur usage par les policiers et gendarmes a été publié hier.

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