Gérald Darmanin a confirmé ce jeudi 20 avril, une prochaine opération contre la délinquance et l'immigration illégale à Mayotte.
La fermeté à Mayotte. Dans une interview au Figaro, Gérald Darmanin a confirmé jeudi l'existence d'une vaste opération contre la délinquance et l'immigration illégale sur l'archipel.
C'est la première fois que le ministre de l'Intérieur s'exprime publiquement sur le sujet depuis les révélations du Canard enchaîné en février.
Il a ainsi annoncé l'envoi ces derniers jours sur l'archipel de «quatre escadrons de gendarmes mobiles, des policiers de la CRS-8, spécialistes de la lutte contre les violences urbaines, au total 510 membres des forces de l’ordre».
«Wuambushu»
Gérald Darmanin ne se prononce pas sur une date de début d'engagement de ces forces dans l'archipel, 101e département français situé à mi-chemin entre Madagascar et l'Afrique. «Les opérations d’ordre public à Mayotte, c’est tous les jours», balaye-t-il.
Côté justice, «six magistrats et sept greffiers, ainsi que quinze agents de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)», ont été dépêchés.
Baptisée «Wuambushu», qui peut vouloir dire en mahorais «reprise» comme «poil à gratter», l'opération a été validée par Emmanuel Macron en conseil de défense et devrait débuter la semaine prochaine, selon une source proche du dossier. Elle devrait durer au moins deux mois, selon les informations obtenues par l'AFP de source proche.
le président comorien proteste
Grâce à ces renforts, «nous allons redoubler d’activité» contre la délinquance locale, indique le ministre. Au total, «une quarantaine de bandes criminelles organisées» ont été recensées à Mayotte, dit-il.
L'objectif est également d'expulser les migrants illégaux, majoritairement originaires de l'archipel voisin des Comores, installés dans des quartiers particulièrement insalubres, appelés «bangas».
«Nous prendrons le temps nécessaire» pour la destruction de ces habitats, «toujours sur autorisation du juge, car il va de soi que nous relogeons les personnes conformément au droit», a assuré Gérald Darmanin.
Le président comorien, Azali Assoumani, s'est opposé à la décision du ministre français et a déclaré à l'AFP qu'il espérait «que l'opération sera annulée», reconnaissant «n'avoir pas les moyens de (la) stopper par la force».