Isabelle Rome, ministre déléguée à l'Egalité entre les femmes et les hommes, a réagi à l'apparition de sa prédécesseure, Marlène Schiappa, en une de Playboy. Elle désapprouve sa démarche.
Poser en une de Playboy ne deviendra pas une habitude au ministère de l'Egalité entre les femmes et les hommes. L'actuelle ministre déléguée, Isabelle Rome, décrit le magazine comme «un condensé de tous les stéréotypes sexistes» et n'a pas du tout l'intention de marcher dans les pas de sa prédécesseure, Marlène Schiappa, en une du numéro à paraître ce jeudi.
Dans un entretien accordé au Figaro, Isabelle Rome s'«interroge» sur le choix de la désormais secrétaire d'Etat à l'Economie sociale et solidaire, qui a accordé une interview à Playboy sur les droits des femmes. «Marlène Schiappa est libre de faire ce qu'elle veut de son corps, ce n'est pas un sujet. Mais prétendre que poser dans Playboy fera avancer la liberté des femmes, j'en doute sérieusement. La sienne, peut-être. Celle des autres, non», a tranché la ministre déléguée.
Défendre le droit des femmes à disposer de leurs corps, c’est partout et tout le temps.
En France, les femmes sont libres.
N’en déplaise aux rétrogrades et aux hypocrites.#Playboy— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) April 1, 2023
Isabelle Rome estime que ce magazine est «en plein dans la culture de la femme-objet» et rappelle que son fondateur, Hugh Hefner, «a été poursuivi pour agression sexuelle». Aussi, lâche-t-elle, «défendre les droits des femmes dans Playboy reviendrait à lutter contre l'antisémitisme en accordant un entretien à Rivarol», hebdomadaire d'extrême droite.
La ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes n'est pas la première à exprimer sa franche désapprobation concernant l'apparition de Marlène Schiappa en une de Playboy. La Première ministre, Elisabeth Borne, a elle aussi considéré que cette interview au magazine de charme n'était «pas du tout appropriée».
«Quand on est ministre, on doit avoir le sens des responsabilités, a développé Isabelle Rome. Il n'y a rien à tirer de ce magazine et il faut que les femmes en aient conscience : Playboy ne sera jamais notre allié. Et je regrette que, finalement, cette opération ait profité à Playboy. Cela lui fait une énorme publicité».
L'entourage de Marlène Schiappa défend de son côté la démarche de la secrétaire d'Etat, insistant sur le fait qu'elle a «toujours assumé de parler à tout le monde», quitte à opter pour une «communication disruptive». Ses proches estiment qu'elle est «la seule ministre capable d'aller répondre aux questions d'un magazine comme Playboy».