Jusqu'à 200 migrants – principalement de jeunes mineurs non accompagnés – ont investi l'école désaffectée de la rue Erlanger, dans le 16e arrondissement de Paris, mardi soir, pour trouver un abri. A leurs côtés, les 4 associations Utopia 56, Timmy, Tara et les Midis du MIE dénoncent l'inaction de l'Etat pour héberger ces jeunes.
«Nous resterons le temps qu'il faudra», promet Utopia 56, une des 4 associations à l'origine de ce squat. Dans une école vide du 16e arrondissement de Paris, rue Erlanger, les membres de cette association qui vient en aide aux migrants ont permis l'installation de 150 à 200 jeunes migrants. Des jeunes hommes – âgés de 14 à 17 ans – qui le plus souvent dorment à la rue.
Des solutions à trouver
«La première nuit s'est bien passée, loin de la violence et de la solitude de la rue», écrit Utopia 56 ce mercredi matin, appelant le préfet de Paris et d'Ile-de-France Marc Guillaume à «trouver des solutions immédiatement» et insistant sur le fait que «ces solutions existent». Dans un communiqué, les associations assurent rencontrer jusqu'à «10 nouveaux jeunes à la rue chaque jour».
Réveil ce matin pour 200 jeunes dans une école désaffectée du 16e à Paris. La première nuit c’est bien passé, hors de la violence et de la solitude de la rue. @Prefet75_IDF, des solutions doivent être trouvées immédiatement. pic.twitter.com/6DUvwrCsdd
— Utopia 56 (@Utopia_56) April 5, 2023
«Depuis plus de trois mois, des centaines d'adolescents étrangers et isolés errent dans les rues parisiennes, confrontés au froid, à la faim, au harcèlement policier et à la destruction de leurs biens matériels», écrivent-ils encore, témoignant que, pour la première fois depuis plusieurs années, il est impossible pour eux «de rassembler ces jeunes autour d'un même lieu, car à peine installés, ils sont immédiatement délogés par la police sans hébergement».
Des lieux disponibles
Et le choix d'investir cette école laissée vide depuis plus de trois ans dans le 16e arrondissement n'est pas anodin. En janvier 2021 déjà, plusieurs associations avaient décidé d'occuper l'école maternelle de la rue Erlanger (16e), qui attend depuis des années d'être rénovée mais dont le dossier a été récemment bloqué par le Conseil d'Etat. En attendant, les locaux restent vides.
Un moyen pour ces associations de prouver aux autorités que des lieux laissés vides, souvent en attente de travaux, existent en grand nombre à Paris. Des espaces qu'il serait possible de mettre à disposition de ces migrants le temps de la vacance des lieux. Eux déplorent que la préfecture et la secrétaire d'Etat à la protection de l'enfance, Charlotte Caubel, «refusent la mise en place d'un espace d'échange et de concertation [...] afin de mettre en place des solutions pérennes et constructives.