Malgré une hausse de la croissance en 2022, entrainant une réduction du déficit public, la France demeure le pire élève de la zone euro. Pour atteindre les 3% de déficit public en 2027, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire table sur plus de recettes fiscales et moins de dépenses dès l’an prochain.
L’arbre qui cache la forêt. Malgré une hausse de la croissance en 2022, entrainant une réduction du déficit public dans le pays, la France demeure le pire élève de la zone euro dans ce domaine et devrait le rester l’an prochain.
D’après les prévisions faites par le FMI pour 2023, la France verra son déficit budgétaire s’établir à 5% du PIB, contre 4,3% en Espagne, 3% en Italie, 2,5% en moyenne dans la zone euro et même 0,5% en Allemagne.
Le FMI a fait des prévisions pour tous les pays de la zone euro, et, à partir de 2023, la France devient le cancre de l’Europe au niveau de son déficit public : pic.twitter.com/NumMxZw9rY
— Atlantis (@Satanbouche1) February 26, 2023
En cause, la politique du «Quoiqu’il en coûte» menée par le gouvernement pour lutter contre les crises économiques successives, d’abord liées à la pandémie de Covid-19 puis à la guerre en Ukraine, et qui a creusé la dette du pays et son déficit public.
Un endettement proche des 3.000 milliards d'euros
En 2019, avant les différents épisodes néfastes pour l’économie mondiale, la dette publique de la France représentait 97,4% du PIB et le déficit public était à 3,1%. D’après les chiffres relayés par l’Insee ce mardi, ces mêmes données ont bondi en 2022 à 111,6% du PIB pour la dette française et à 4,7% pour son déficit.
En 2022, grâce à une croissance solide et à de bonnes recettes fiscales notamment d’IS, le niveau de dette publique atteint 111,6 % du PIB, ce qui nous permet de respecter notre objectif de finances publiques avec un déficit qui s’établit sous les 5 %, à 4,7 %.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) March 28, 2023
Les chiffres communiqués mardi demeurent alarmants mais ils sont au-dessus des prévisions gouvernementales, avec un déficit public ramené de 6,5% à 4,7% du PIB, en deçà de l’objectif officiel de 5% fixé par l’exécutif.
D’après d’autres données communiquées par l’Insee mardi, l’endettement de la France a atteint 2.950 milliards d’euros en valeur absolue l’an passé, soit une hausse de 126,4 milliards d’euros entre 2021 et 2022.
Une croissance en hausse en 2022
L’an dernier, les recettes de l’Etat ont progressé de 7,3%, soit 95,7 milliards d’euros, grâce à l’inflation et aux taxes prélevées auprès des entreprises tricolores, qui ont pu rattraper une partie de leur activité commerciale.
Une «résilience» saluée par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire ce mardi, qui a permis à l’économie française de limiter les dégâts en 2022. Avec des recettes en hausse et des dépenses en baisse l’année dernière, le déficit public s’est établi à 124,9 milliards d’euros l’an passé. La dette publique a également reculé, passant de 112,9% du PIB en 2021 à 111,6% du PIB en 2022.
Dans cette optique, Bruno Le Maire a maintenu le cap de 3% du déficit public à l’horizon 2027, en poursuivant la réduction des dépenses publiques et en s’appuyant sur une croissance soutenue sur la période.
Le projet de loi de finances pour 2024 devra marquer nos ambitions dans ce domaine.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) March 28, 2023
La feuille de route dans ce domaine sera détaillée à l’occasion du projet de loi de finances pour 2024, qui devrait être dévoilé à la mi-avril, selon une annonce faite par le ministre de l’Économie sur Twitter.