Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a évoqué ce dimanche 26 mars les nouvelles réformes à venir, «impopulaires, mais nécessaires à l'avenir du pays», tout en condamnant le recours systématique à la violence lorsqu'il y a désaccord sur le fond.
«On ne peut pas laisser s'installer l'idée que la violence serait une réaction justifiable ou compréhensible [...] Il y aura, demain, d'autres réformes, conduites par nous ou par les gouvernements qui nous succéderont», s'est ainsi exprimé Olivier Véran, dans un entretien donné au JDD ce dimanche, expliquant que certains de ces textes «seront impopulaires, mais nécessaires à l'avenir du pays».
«une montée du recours à la violence»
Le porte-parole du gouvernement s'est également exprimé sur le recours à la violence observée durant les manifestations, qu'il condamne fermement. «Cela fait vingt ans qu'on constate une montée du recours à la violence dans les grands moments de revendication sociale. [...] J'appelle à un discours fort de l'ensemble des forces politiques pour affirmer qu'elle n'a pas sa place en société», a-t-il fait savoir.
A ce sujet, l'ancien ministre de la Santé dénonce les propos tenus par Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon qu'il juge «flottants». «C'est grave», a-t-il expliqué, persuadé qu'«il y a un continuum entre la violence du discours politique et les violences exprimées dans la rue» alors que «les débordements au Parlement génèrent les débordements dans la rue».
Une «évolution inquiétante» selon lui, sur laquelle il faudra avoir «un débat», craignant que s'installe «l'idée que la violence des casseurs serait une forme de réponse légitime à la violence ressentie par ceux qui manifestent». «Nous devons éviter que demain, la violence migre des marges des manifestations vers le centre», a-t-il poursuivi.
«mieux associer le peuple aux prises de décision»
En attendant, et alors que la 10e journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites doit se tenir ce mardi 28 mars, le porte-parole a expliqué que le gouvernement allait «réagencer» l'agenda parlementaire pour «répondre aux préoccupations du quotidien des Français : l’accès aux médecins, les fermetures de classes, l'accès aux papiers d’identité».
De fait, faute de majorité absolue à l'Assemblée, «nous devons aussi réfléchir à la manière de procéder sans forcément recourir systématiquement à la loi», a-t-il ajouté, se disant prêt à «mieux associer le peuple aux prises de décision». Ce pourrait notamment être le cas du texte sur l'immigration et l'intégration, reporté à plus tard. «Voilà un thème sur lequel il serait intéressant de permettre à la société de réfléchir», a-t-il plaidé.
En outre, Olivier Véran a promis que l'exécutif allait collaborer avec les forces syndicales opposées à la réforme. «On ne se mettra pas d’accord sur le recul à 64 ans, mais à côté de cette question il y en a beaucoup d’autres, essentielles pour les Français, sur lesquelles nous voulons travailler avec eux», a-t-il avancé, citant la «gestion des fins de carrière», la «reconversion professionnelle» ou encore la «revalorisation des salaires en dessous du Smic».