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Sidaction 2023 : les idées reçues sur le VIH persistent chez les jeunes, selon un sondage

77% des jeunes pensent être bien renseignés sur le sida, mais certaines idées reçues restent ancrées 77% des jeunes pensent être bien renseignés sur le sida, mais certaines idées reçues restent ancrées [© Benjamin Girette ]

Quarante ans après la découverte du virus du sida, les idées reçues et fausses informations sur la maladie circulent toujours auprès des jeunes, malgré les campagnes de prévention, selon un sondage de l'Ifop pour le Sidaction.

Que ce soit sur les traitements, les modes de transmission ou les risques, les clichés voire les fausses informations sur le sida ont encore la vie dure chez les jeunes. À l’occasion de la campagne du Sidaction lancée ce vendredi, l’association a dévoilé mardi 21 mars une étude de l’Ifop sur les jeunes et leur rapport au sida.

Ce sondage, mené sur un échantillon représentatif de 1.063 jeunes âgés de 15 à 24 ans, souligne le besoin continu d’informer sur le VIH. En effet, si 77% des personnes interrogées estiment être «bien informées» sur le sida, certains clichés persistent. Par exemple, 32% des jeunes pensent qu’il existe un médicament pour guérir du sida, et 37% pensent qu’il existe un vaccin qui permet d’empêcher la transmission du virus.

Comme le rappelle le slogan du Sidaction 2023, «on n’a jamais été aussi proche de jouir d’un monde sans sida», grâce à la recherche médicale qui a permis la mise au point de traitements pour vivre avec le VIH ou pour bloquer la transmission, comme la PrEP. Cependant, il n’existe toujours pas de traitement pour guérir du sida, ni de vaccin, mais des essais très sérieux sont en cours

Par ailleurs, 12% des personnes interrogées pensent que l’on peut être infecté par le VIH en serrant la main d’une personne séropositive, et 17% des jeunes pensent que le virus peut se transmettre par les baisers. Concernant les manières de prévenir du VIH, les fausses informations circulent également : 20% des sondés pensent que la pilule contraceptive féminine empêche l'infection, 19% estiment que les produits de toilette intime la prévienne, et 18% qu'un cachet de paracétamol peut suffire à ne pas être infecté. Parmi les jeunes ayant affirmé avoir eu au moins un partenaire sexuel au cours de l'année passée, 31% affirment ne jamais avoir utilisé de préservatif. 

Davantage d'éducation à la sexualité 

«Les résultats de ce sondage nous inquiètent toujours autant. Même si nous notons une amélioration du sentiment d’information chez les jeunes et revenons à une situation pré-pandémique, certains chiffres restent alarmants. Nous devons intensifier les efforts de sensibilisation et de prévention auprès de cette tranche d’âge afin que les jeunes disposent des informations dont ils ont besoin pour une vie sexuelle et affective épanouie et sans risque», s’est inquiétée Florence Thune, directrice générale de Sidaction, dans un communiqué.

Sidaction a également regretté la «banalisation» de la question du VIH chez les jeunes, et souligne que 37% des 15-24 ans pensent qu’ils ont moins de risques que les autres d’être contaminés par le virus du sida (+8 points par rapport à 2022). En outre, «43% pensent que les contaminations baissent chez les jeunes alors qu’en France, sur les 5.000 personnes découvrant leur séropositivité chaque année, 15% concernent les moins de 25 ans. Ces chiffres sont inquiétants à l’heure où la réalité de terrain nous prouve le contraire», a analysé le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, dans le même communiqué. 

Selon l’association, la prévention et l’information sur le sida doivent passer par l’école, qui ne remplirait pas totalement son rôle. Selon l’enquête de l’Ifop, seules 33% des personnes interrogées ont confirmé avoir eu les trois cours d’éducation à la vie affective et sexuelle. Si la question du sida et du VIH reste l’une des plus abordées lors des cours quand ils ont lieu, le travail reste encore insuffisant.

Au début du mois de mars, Sidaction, SOS Homophobie et le Planning Familial qui ont annoncé au début du mois mener une action en justice contre l’État pour l’obliger à appliquer la loi en matière d’éducation sexuelle. «La sensibilisation et la prévention en matière de santé sexuelle doivent commencer en contexte scolaire et relayée par des campagnes de santé publique au niveau national», a ajouté Florence Thune.

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