Les prestations sociales vont augmenter de 1,6% à partir du 1er avril 2023, a annoncé le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe. Une revalorisation jugée insuffisante par les associations de lutte contre la pauvreté, qui réclament un ajustement sur l’inflation.
Alors que la France est frappée par une inflation mesurée à 6,2% au mois de février 2023, le ministre des Solidarités a annoncé ce mercredi 22 mars que les prestations sociales comprenant le RSA, les allocations familiales ou encore la prime d’activité seraient revalorisées de 1,6%. Une hausse jugée insuffisante, voire choquante par les associations de lutte contre la pauvreté.
«On était tous unanimement choqués, on a trouvé ça indécent», a réagi Noam Leandri, président du Collectif Alerte, qui rassemble 34 associations de lutte contre la pauvreté. «On espère encore que la décision bougera d’ici au 1er avril, mais j’ai indiqué au ministre qu’on ne pouvait pas laisser cela sans suite», a-t-il déclaré.
Le gouvernement revoit son calcul à la baisse
Selon le ministre des Solidarités, cette revalorisation a été calculée sur la base de la moyenne des taux d’inflation mensuels depuis un an, soit une augmentation moyenne de 5,6% par rapport au mois d’avril 2022. Mais l'augmentation réelle en avril 2023 a été ramenée à +1,6% car le gouvernement a tenu compte de la hausse exceptionnelle de 4% qui avait été accordée de manière «anticipée» en juillet 2022.
Le cabinet de Jean-Christophe Combe a expliqué qu’une cellule dédiée au «suivi de l’inflation» allait se réunir prochainement pour «anticiper les mesures et dispositifs nécessaires pour protéger les plus fragiles face à la hausse des prix», et «maintenir une forte vigilance sur les risques de basculement dans la pauvreté».
Un effet d’annonce qui ne convainc pas totalement Noam Leandri, qui estime que le gouvernement doit faire plus d’efforts pour participer à la lutte contre la pauvreté, et surtout pour répondre à l’inflation. «Les prix continuent d’augmenter, on est très loin d’arriver à la fin d’une spirale inflationniste», a-t-il estimé.
Les prix à la consommation ont en effet progressé en moyenne de 6,2% sur un an, mais au moins de 14 à 15% sur les produits alimentaires et de première nécessité, qui constituent «une part importante du budget des publics précaires», a-t-il insisté.