Les crimes ou délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 5% en 2022 par rapport à 2021. Le service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) révèle ce mardi un total de 12.600 infractions.
Un chiffre en hausse. Les crimes ou délits racistes, xénophobes ou antireligieux ont augmenté de 5% entre 2021 et 2022, selon un communiqué du service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI) relayé ce mardi 21 mars. Sur la même période, les contraventions émises ont pourtant diminué de 12%.
Le document a fait état de «12.600 infractions recensées en raison de l'ethnie, de la nation, d'une prétendue race ou de la religion sur l'ensemble du territoire français, 6.600 crimes ou délits et 6.000 contraventions» l’an dernier.
La majorité des infractions relevées ont concerné «des injures, des provocations et des diffamations».
Les victimes surreprésentées à Paris
Les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d'un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes des atteintes à caractère raciste. C'est à Paris, et dans une moindre mesure en Seine-Saint-Denis et dans le Bas-Rhin, poursuit le SSMSI, que l'on dénombre le plus de crimes et délits à caractère raciste enregistrés par habitant.
A l'inverse, c'est dans l'Ouest (Morbihan et Vendée), dans le Gers, en Ardèche, en Lozère, dans les Hautes-Alpes, à La Réunion et à Mayotte qu'il y a le moins de crimes ou délits à caractère raciste. Les services de sécurité ont recensé, en 2022, 6.900 victimes, en hausse de 4% par rapport à 2021, note le SSMSI.
Selon l'enquête Cadre de vie et sécurité, citée par le SSMSI, sur la période 2013-2018, «seulement 14% des victimes de menaces ou violences physiques racistes et 2% des victimes d'injures racistes ont formellement déposé plainte». Quelque 3.200 personnes ont été mises en cause en 2022 pour des crimes ou délits à caractère raciste.
Une part élevée de femmes mises en cause
La part des femmes est nettement plus élevée que chez l'ensemble des mis en cause : 25% contre 15%. Ces personnes sont en outre plus âgées (40 ans en moyenne contre 31%). D’une manière générale, les mis en cause pour crime ou délit à caractère raciste «ont des caractéristiques socio-démographiques beaucoup plus proches de la population générale que les mis en cause pour crimes ou délits pris dans leur ensemble».
Le SSMSI ne donne pas le détail des faits relevant d'actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites. En 2021, selon des chiffres donnés à deux députés par le ministère de l'Intérieur, il y a eu «1.659 actes antireligieux», soit 857 actes antichrétiens, 589 actes antisémites et 213 actes antimusulmans.
En septembre 2022, Gérald Darmanin s'était félicité d'un recul de «25%» du nombre des actes antisémites recensés en France au premier semestre 2022, par rapport aux six premiers mois de 2021.