L'arrêt des installations de la raffinerie TotalEnergies de Normandie «a débuté vendredi soir», a déclaré samedi soir le secrétaire général CGT de la plus importante raffinerie du pays, Alexis Antonioli.
Dans un climat social tendu et sous l'impulsion de la CGT, plusieurs raffineries sont occupées et devraient être mises à l'arrêt total dans les prochaines heures, faisant craindre aux automobilistes une pénurie d'essence.
«Les unités s’arrêtent depuis hier soir», a annoncé Alexis Antonioli, le secrétaire général de la CGT de la raffinerie de TotalEnergies de Normandie. Cette mise à l'arrêt prendra toutefois plusieurs jours et ne devrait pas provoquer de pénuries de carburant immédiates dans les stations-service du pays.
L’arrêt des expéditions par les grévistes engendre «de fait l’arrêt des installations», a poursuivi Alexis Antonioli, «les stocks étant déjà pleins» sur le site de la raffinerie.
«A partir de jeudi après-midi les grévistes» présents dans la raffinerie pour en assurer la sécurité «ont refusé de procéder aux expéditions» mais «la direction ne souhaitant pas arrêter la raffinerie, ils ont décidé de ne plus assurer les relèves».
Il n'y a «plus rien qui sort» de la raffinerie, selon la CGT
«Après 22 voire 33 heures de présence pour certains salariés, la direction a fini par céder vendredi pour obtenir des équipes fraîches» en donnant les consignes d'arrêt, toujours selon Alexis Antonioli.
«Les expéditions sont bloquées côté raffinage, ce qui induit un fonctionnement différent sur les très nombreuses unités de production», a indiqué la direction du groupe, jointe par l'AFP. «Notre priorité est de maintenir la sécurité ce qui nous conduit à mettre certaines unités en recirculation préférentiellement ou à en arrêter certaines si nécessaire pour garantir la gestion des stocks», a ajouté la direction qui affirme que «d'autres unités de la plateforme restent en exploitation normale et assurent leur production».
Cela pourrait ne pas durer, à en croire Eric Sellini, coordinateur syndical CGT pour le groupe, qui précise que «les opérations (d'arrêt) sont programmées jusqu'à lundi soir». Il a assuré à l'AFP qu'il n'y a «plus rien qui sort» de la raffinerie.
La mise à l'arrêt de la raffinerie de Normandie pourrait être la première d'une série, selon lui : outre la raffinerie PétroIneos de Lavéra (Bouches-du-Rhône), dont la CGT a indiqué vendredi que ses expéditions étaient stoppées et prédit la mise à l'arrêt pour lundi après-midi «au plus tard», la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) pourrait être mise à l'arrêt lundi ou mardi, faute de pétrole brut à raffiner, en raison d'une grève au dépôt pétrolier du Havre.