En marge du Salon de l’Agriculture, qui se déroule actuellement à Paris, le collectif Scientifiques en rébellion, ce samedi, a initié une action pour dénoncer les ravages des pesticides en se rassemblant devant le Muséum national d’Histoire naturelle.
Alors que le Salon de l’Agriculture bat son plein, le collectif Scientifiques en rébellion a décidé, ce samedi, de mener une action afin de mettre en lumière et alerter sur certains problèmes agricoles et environnementaux. Accompagné d’Extinction Rebellion, Pollinis, Générations futures, Avenir Santé Environnement et Alerte des Médecins sur les Pesticdes, le collectif Scientifiques en rébellion a voulu marquer le coup.
Les militants se sont regroupés devant le Muséum national d’Histoire naturelle au jardin des Plantes de Paris afin d’initier une action visant à alerter sur «le déclin massif et fulgurant» des populations d’insectes et d’oiseaux. Une centaine de personnes, dont une majorité de scientifiques, se sont en effet rassemblés en formant un cortège funèbre sous la bannière «Printemps silencieux : les pesticides tuent».
ACTION EN COURS
Les Scientifiques en rébellion dénoncent les ravages des pesticides lors de l’action
« Printemps silencieux » au @Le_Museum
Le vrai "Off" du Salon de l’Agriculture @Salondelagri
Réagissons face à l'effondrement de la Biodiversité !! pic.twitter.com/Eun3vqX3VC— Scientifiques en rébellion (@SciRebFr) March 4, 2023
Grâce à cette action, les militants espèrent demander une «transition radicale» des modèles agricoles vers l’agroécologie et surtout la «réduction drastique de 90% des pesticides d’ici 2050». Ils dénoncent les dégâts causés par les pesticides, déjà mis en avant par de nombreux scientifiques depuis des années mais trop peu écoutés.
Hausse de 20% de l'utilisation de pesticides depuis 2008
Dans un communiqué de presse, publié ce samedi 4 mars, le collectif Scientifiques en rébellion est revenu sur les différentes sources de leurs inquiétudes. Pour les militants, les pesticides sont particulièrement dangereux car ils infiltrent les sols, l’air, ainsi que les eaux. Ceux-ci participeraient à l’extinction de masse des populations d’insectes et d’oiseaux.
Ils ont également rappelé que la France figure actuellement parmi les pays les plus consommateurs de pesticides en Europe, avec plus de 70.000 tonnes par an. Par ailleurs, la France n’aurait respecté aucune mesure de réduction de l’usage des pesticides dans le cadre des plans Ecophyto mis en oeuvre en 2008. De plus, plusieurs centaines de millions d’euros investis dans cet objectif ont finalement abouti sur une hausse de plus de 20% de l’utilisation de pesticides, une incohérence relevée par la Cour des comptes en 2020.
Enfin, le collectif met l’accent sur la dégradation de l’écosystème de façon générale. L’utilisation massive des pesticides serait à l’origine de la destruction des habitats et la perte de biodiversité, avec notamment la suppression de 70% des haies depuis 70 ans.