Récompensé à six reprises lors de la soirée des César 2023, le film «La nuit du 12» de Dominik Moll est inspiré d’une histoire vraie, celle de Maud, une jeune femme de 21 ans qui a été brûlée vive sans que le coupable ne soit jamais retrouvé. Voici son histoire.
Un drame non-résolu. Pour son film «La nuit du 12», récompensé de multiples fois à l’occasion des César 2023, Dominik Moll s’est basé sur un vrai fait divers qui avait touché la France, le meurtre de Maud.
Les faits remontent à 2013 et se sont déroulés à Lagny-sur-Marne, à 25 km à l’est de Paris. Maud avait alors 21 ans et semblait avoir une vie paisible. Diplômée d’un bac pro services, elle souhaitait travailler auprès d’enfants.
Sa vie a tragiquement basculé dans la nuit du 13 au 14 mai 2013. Alors qu’elle rentrait d’une soirée organisée dans son quartier, Maud a été brûlée vive. Son corps avait été retrouvé aux alentours de 3h du matin, par une patrouille de police qui passait dans le coin.
Une enquête difficile
Aucun indice n’a été retrouvé à l'exception d'un briquet. La piste d’un suicide par immolation a rapidement été «exclue» par les enquêteurs. En effet, aucun récipient ayant contenu du liquide inflammable n’avait été retrouvé sur place. De plus, «la jeune femme n’avait pas de profil suicidaire».
Quant aux témoins, l’heure tardive des faits n’a pas aidé à en trouver. Les voisins ont affirmé n’avoir rien vu et rien entendu. À l’exception d’une voisine qui avait dit avoir «perçu des cris».
De quoi compliquer la tâche des enquêteurs qui n’avaient donc aucune piste. «Statistiquement, ce type de meurtre trouve son mobile dans les affaires de déception amoureuse, même si, dans le cas de Maud, cela n'est pas pour l'instant avéré» avait expliqué la police judiciaire de Versailles au moment des faits.
Détail important, un an avant le drame, la jeune femme avait porté plainte contre X après avoir été victimes d’appels malveillants.
Toujours pas de coupable
D’après les témoignages de ses proches, Maud était une personne souriante et pas du genre à se faire des problèmes.
Presque dix ans après les faits, l’enquête est au point mort. Le meurtre de Maud n’a toujours pas été élucidé et demeure un mystère, un grand dam de la famille de la victime.
Cette histoire se retrouve notamment dans le livre enquête «18.3. Une année à la PJ» de Pauline Guéna, écrit à la suite d'une année passé au côté de la police judiciaire de Versailles. C'est la lecture de ce livre qui a servi d'inspiration au film «La nuit du 12».
Vendredi, lors de la cérémonie des César, le long-métrage a notamment reçu le prix du meilleur film. En recevant le trophée, le réalisateur Dominik Moll a tenu à rendre hommage à la jeune femme disparue en 2013 : «Je voulais avoir une pensée pour la vraie Clara, c’est-à-dire la vraie victime de l’affaire qui a donné lieu au film. Elle s’appelait Maud».