Le Rassemblement national souhaite, par l’intermédiaire d’une proposition de loi, faire inscrire la dissuasion nucléaire dans le marbre la Constitution.
Pour une reconnaissance indéboulonnable. Les députés du Rassemblement national ont proposé un texte de loi visant à inscrire la dissuasion nucléaire française dans la Constitution du 4 octobre 1958.
Interrogée par CNEWS, Caroline Colombier, députée RN de Charente et rapporteure du projet, estime que cette force représente, pour elle et son parti, «la pierre angulaire de la souveraineté de la France et de la protection de ses intérêts dans le monde». Tous les élus du Rassemblement national ont co-signé cette proposition d’article unique.
Ce projet, déposé jeudi dernier, n’a pas encore fait réagir les membres d’autres groupes parlementaires de l’Assemblée nationale. En effet, l’heure est encore aux discussions avant d’éventuels débats.
Une inquiétude à pallier
L’idée d’inscrire la dissuasion nucléaire dans le marbre de la Constitution est née d’une volonté de prévenir l’émergence de «trois dangers», juge Caroline Colombier. Dans un premier temps face aux politiques «qui remettent en cause l’inutilité d’un outil trop coûteux».
Le Rassemblement national entend également protéger la dissuasion nucléaire française de «l’idéologie écologiste», qui y voit «un danger pour le climat», mais aussi «des promoteurs d’une Europe de la Défense, qui prônent un partage de cette dissuasion».
Il est «nécessaire de garder notre souveraineté, rappelle la députée de Charente. Même si nous espérons tous ne jamais avoir à utiliser ce force nucléaire, elle est peu commune et est un moyen de montrer que nous disposons d'une puissance importante, à la fois pour nos alliés, et nos compétiteurs».
Concrètement, cette proposition de loi constitutionnelle consiste à ajouter une phrase dans le second alinéa de l’article 5 de la Constitution. Il stipule que le «président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’Etat. Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités».
Le Rassemblement national souhaite ainsi y ajouter à la suite :«A ce titre, est placée sous son autorité la force de dissuasion nucléaire dont l’organisation, la gestion et la mise en condition d’emploi ne peuvent faire l’objet d’aucun abandon, d’aucune cession ni d’aucun partage».
Un budget massif attribué aux armées
Pour rappel, le 20 janvier dernier, le président Emmanuel Macron avait promis aux armées un budget de 400 milliards d’euros sur sept ans, dans le cadre de la future loi de programmation militaire (LPM).
Lors de cette annonce, le chef de l’Etat avait d’ailleurs assuré que les efforts de modernisation de la dissuasion nucléaire française, auxquels 5,6 milliards d’euros de crédits de paiement sont consacrés en 2023, allaient être poursuivis.