Une poupée à l'effigie de la Première ministre Elisabeth Borne, «pendue» lors de la manifestation contre la réforme des retraites organisée à Marseille ce samedi 11 février, a vivement choqué des membres de la majorité.
Une mise en scène qui ne passe pas du tout. Lors de la manifestation contre la réforme des retraites ce samedi à Marseille (Bouches-du-Rhône), une poupée gonflable, au visage d'Elisabeth Borne, accrochée à une potence en bois, a été aperçue sur un camion de la CGT.
Stéphane Séjourné, secrétaire général du mouvement Renaissance, a dénoncé sur Twitter une «incitation au meurtre».
Manifester est un droit fondamental.
En incitant à la haine ou à la violence, on l'affaiblit et on souille notre pacte social.
Cette mise en scène abjecte, qui est ni plus ni moins qu'une incitation au meurtre, appelle une condamnation sans ambiguïté de Philippe Martinez. pic.twitter.com/x6RObwTpwQ— Stéphane Séjourné (@steph_sejourne) February 11, 2023
Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau s'est lui aussi indigné devant un acte «abject» qui «pousse au crime au sens littéral du terme».
Abject et pousse au crime au sens littéral. Minimiser c’est accepter. C’est se rendre complice. C’est légitimer la violence comme moyen d’expression. Un jour ils diront : nous n’avions pas vu. Nous, responsables de tous bords, nous voyons. Et nous dénonçons, en démocrates. pic.twitter.com/Xvs6rOt8vb
— Marc Fesneau (@MFesneau) February 11, 2023
Alors que les débats sont houleux à l'Assemblée nationale quant à l'étude de ce texte, plusieurs députés de la majorité présidentielle se sont offusqués de la mise en scène dont a été victime Elisabeth Borne.
«De telles incitations à la haine et à la violence envers Elisabeth Borne doivent être condamnées fermement», a indiqué Benoît Bordat, élu de la Côte-d'Or.
De telles incitations à la haine et à la violence envers @Elisabeth_Borne doivent être condamnées fermement.
Cela contribue étagement à une banalisation des menaces, insultes et intimidations que nous recevons en tant qu’élus, que j’ai encore reçu récemment. pic.twitter.com/Unvd7o5JHp— Benoît Bordat (@bordatbenoit) February 12, 2023
Elisabeth Borne n'a pour l'instant pas réagi à cette affaire.
La CGT a répondu
Appelée à réagir et répondre, la CGT n'a pas condamné cette poupée. Invitée de Franceinfo ce dimanche matin, Marie Buisson, secrétaire générale de la Fédération de l'enseignement, de la recherche et de la culture de la CGT, a reconnu une forme de «colère» chez certains opposants à la réforme des retraites.
Elle a également pointé du doigt une «forme de violence» de la part du gouvernement, notamment lorsqu'il «refuse d'entendre un mouvement majoritaire».
Le gouvernement ciblé
Elisabeth Borne n'est pas la première figure politique du gouvernement à avoir été prise à partie lors d'une manifestation contre la réforme des retraites.
Jeudi, la photo du député LFI Thomas Portes en train de marcher sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt avait suscité une vive polémique.
Monsieur le ministre @olivierdussopt retirez votre #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/PXvgydps9i
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) February 9, 2023
Le ministre du Travail, directement visé, avait, en réaction, haussé le ton en direction des élus de la Nupes. «Vous aussi vous voulez poser avec ma tête coupée ?», avait-il lancé à une partie de l'hémicycle.
Le député Thomas Portes a ensuite été exclu de l'Assemblée nationale pour deux semaines.