Emmanuel Macron a réuni ce vendredi à l'Elysée son «Conseil présidentiel de la politique nucléaire» afin d'y dévoiler «sa feuille de route» pour une relance accélérée de la filière.
Un cap à tenir pour Emmanuel Macron. Ce vendredi, le chef de l'Etat a réuni son «Conseil présidentiel de la politique nucléaire» à l'Elysée. Il était composé de la Première ministre Elisabeth Borne, les ministres concernés comme ceux de l’Energie, de l’Economie ou de la Recherche, mais aussi des représentants du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
Si la présidence n'a pas fait d'annonce nouvelle sur le calendrier de construction de six nouveaux EPR de seconde génération (EPR2), dont les premières mises en services doivent avoir lieu «d'ici 2035 au plus tard», le conseil a toutefois tenu à rappeler vouloir mobiliser tous les acteurs du secteur afin «d'assurer que les délais et objectifs» de cette pièce-maîtresse de la stratégie du nucléaire de la France «seraient respectés».
Cette réunion a également permis d'acter «l'accélération» des travaux en vue du développement de petits réacteurs de type SMR. Elle a également décidé du «lancement d'études permettant de préparer la prolongation de la durée de vie des centrales existantes à soixante ans et au-delà, dans des conditions strictes de sûreté garanties par l’Autorité de sûreté nucléaire». L'Etat a fait ainsi sienne la demande de l'exploitant EDF qui veut étendre cette durée actuellement limitée à quarante ans.
Une année cruciale
Le 10 février 2022 à Belfort, le président, alors en campagne pour sa réélection, avait défini une politique énergétique qui consacrait son changement de pied sur le nucléaire civil, avec ce vaste plan de relance, ainsi que le développement des renouvelables, et une plus grande sobriété.
L'année 2023 est cruciale pour l'avenir énergétique de la France qui doit inscrire dans la loi la part dévolue à chaque énergie, et notamment au nucléaire, pour sortir des combustibles fossiles et parvenir à la neutralité carbone en 2050.
«Maintenant que le cap est clair, on a besoin d'une cabine de pilotage et d'un chef à bord», a plaidé l'Elysée, faisant valoir que «l'immense chantier» des nouveaux réacteurs pesait «plus de 60 milliards d'euros», même si la question-clé du financement, qui doit encore être tranchée, n'était pas à l'ordre du jour vendredi.