La cellule d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) dédiée aux violences sexistes et sexuelles a décidé de «clore le dossier» du député Julien Bayou, accusé par une ex-compagne de violences psychologiques. Le parti a annoncé ne pas avoir pu «mener à bien son enquête».
Un dossier clos. Alors qu’il était accusé par une ex-compagne de violences psychologiques, le député EELV Julien Bayou a vu son dossier se refermer auprès de la cellule de son parti dédiée aux violences sexistes et sexuelles. Faute de n’avoir pu, entre autres, «auditionner la victime présumée» le parti a estimé qu’il ne pouvait pas «mener à bien son enquête».
«L'audition initiale» de l'ex-compagne, «point de départ de l'investigation, n'a pas pu avoir lieu» et «personne d'autre n'a saisi la cellule au sujet de Julien Bayou», justifie EELV dans un communiqué. En septembre dernier, le député avait dû se mettre en retrait de ses postes de secrétaire national d'EELV et de co-président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale le temps de cette instruction en interne.
Une affaire très médiatisée
L'affaire avait provoqué une déflagration en interne à quelques semaines du congrès, puisque les accusations de l'ex-compagne avaient été dévoilées en direct à la télévision par Sandrine Rousseau, une potentielle adversaire porteuse d'une ligne stratégique divergente au sein du parti.
Appuyé par certains cadres, Julien Bayou avait contre-attaqué en accusant la finaliste de la primaire écologiste pour la présidentielle d'être «allée trop loin», appelant à ne «pas confondre féminisme et maccarthysme». «Il n’y a pas d’affaire Bayou. Il n’y a pas d'accusation. Il n'y a pas de fait sous-tendant les anathèmes que j'ai pu entendre», avait insisté le député de Paris.
Il avait ensuite réclamé de pouvoir s'expliquer devant la cellule, en vain puisque la procédure impliquait d'abord d'auditionner son ex-compagne. Certains réseaux féministes avaient de leur côté soutenu Sandrine Rousseau.
différence entre procédure judiciaire et procédure interne aux partis
Cette affaire avait éclaté juste après celle concernant Adrien Quatennens, député de La France insoumise, condamné depuis à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales par le tribunal correctionnel de Lille. La concomitance de ces deux cas avait ravivé le débat sur les violences sexuelles et sexistes en politique, notamment sur la différence entre procédure judiciaire et procédure interne aux partis.
Les partis de gauche, qui prônent l'exemplarité en plus d'un casier judiciaire vierge en ces matières, se dotent progressivement tous de cellules contre les violences sexuelles et sexistes.