Le président de la Rada, le parlement de l'Ukraine, Rouslan Stefantchouk, s’est exprimé ce mardi 31 janvier à l’Assemblée nationale française, et a remercié la France pour son engagement aux côtés de Kiev, tout en demandant des chars et des avions de combat.
Près d’un an après le début de l’invasion russe en Ukraine, le président de la Rada, le parlement ukrainien, s’est exprimé à la tribune de l’Assemblée nationale française ce mardi. Rouslan Stefantchouk, lors de son discours, a remercié la France pour le soutien dont elle a fait preuve auprès des Ukrainiens, et a également demandé des aides supplémentaires pour faire face à l’offensive russe.
En plein débat sur la livraison d’armes lourdes, et notamment de chars, le président de la Rada ukrainienne n’a pas manqué de rappeler que Kiev souhaiterait voir des chars Leclerc français sur le sol ukrainien, aux côtés des chars Abrams et Leopard, que les Etats-Unis et l’Allemagne ont accepté d’envoyer. «Je remercie le peuple français, son président et son gouvernement pour toute l’aide apportée à l’Ukraine. (…) Nous voulons voir parmi les Leopard, les Abrams, les Challengers, les Leclerc français, qui nous renforceront au sol, mais également les Mirage et les Rafale, qui ensemble, avec les autres avions de nos alliés, protégeront le ciel ukrainien. Donnez-nous les avions, donnez-nous les ailes de notre victoire», a-t-il déclaré devant les députés français.
Guerre en #Ukraine : @r_stefanchuk remercie la France pour son aide militaire et réclame des armes supplémentaires.
"Nous voulons les [chars] Leclerc français qui nous renforceront au sol, mais également les Mirages et les Rafales qui protègeront le ciel ukrainien." #DirectAN pic.twitter.com/7WrNmndvbB— LCP (@LCP) January 31, 2023
Si en début de semaine le président Emmanuel Macron a dit ne pas être opposé «de principe» à l'envoi d'avions de chasse en Ukraine, le sujet reste en débat et plusieurs pays occidentaux, notamment les Etats-Unis et l'Allemagne, sont très réticents sur la question.
Reconnaître la Russie comme un État terroriste
Le président du parlement ukrainien a également demandé aux parlementaires français de formellement «reconnaître la Russie en tant qu’Etat terroriste», dénonçant «la propagande cynique russe» qui menace la démocratie. Une décision qui pourrait cependant dégrader les relations entre Moscou et Paris, ce que le chef de l'Etat tente d'éviter en continuant à dialoguer avec Vladimir Poutine. En novembre dernier, le Parlement européen avait toutefois déjà adopté une résolution qualifiant la Russie d’Etat «soutenant le terrorisme», après la découverte de frappe russes sur des infrastructures civiles en Ukraine.
Rouslan Stefantchouk a aussi salué la décision de la France et des autres pays européens d’accorder à l’Ukraine de statut de candidate à l’Union européenne. «Nous travaillons sur les lois et l’introduction des réformes nécessaires, nous savons ce que nous devons faire et comment le faire, nous avançons le plus vite possible même dans les conditions de la guerre», a-t-il souligné à la tribune de l’Assemblée nationale. Il a également remercié la France pour l'accueil des réfugiés ukrainiens, notamment des enfants, sur son sol pendant ces mois de guerre.
A l'issue de cette prise de parole, plusieurs groupes parlementaires ont réclamé l'organisation d'un débat à l'Assemblée sur le rôle de la France dans la guerre entre l'Ukraine et la Russie et sur les questions de livraison d'armes. Rouslan Stefantchouk doit ensuite prendre la parole devant les sénateurs ce mercredi 1er février.
Cette visite du président de la Rada intervient quatre mois après la visite de Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale française, à Kiev, où elle a signé avec Rouslan Stefantchouk un accord visant à développer «dans la durée» des échanges entre les parlementaires français et ukrainiens et à intensifier «les visites officielles alternativement en France et en Ukraine».