Face à «l’inefficacité» du gouvernement français sur le cannabis en termes de santé publique, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a préconisé ce mardi 24 janvier, une légalisation encadrée de cette drogue douce, à travers un projet d’avis soumis au vote.
Des actions de prévention jugées «inefficaces». C’est le constat qu’a porté ce mardi 24 janvier le Conseil économique, social et environnemental (CESE), en préconisant à travers un projet d’avis soumis au vote, une légalisation encadrée du cannabis.
Selon le CESE «du point de vue de la santé publique, les actions de prévention menées sont globalement inefficaces, notamment auprès des jeunes consommateurs qui sont de plus en plus exposés à des produits non contrôlés». Cet organe consultatif de la société civile, où siègent notamment associations et syndicats, a ainsi décidé de créer une commission afin d’ouvrir les débats «souvent caricaturés sur le sujet».
De plus, l’organe a également estimé que la prohibition non seulement annihile la prévention, mais aussi «mobilise fortement les services de police et de la justice, sans réel effet sur l'ampleur du trafic et du niveau de consommation qui demeure le plus élevé d'Europe».
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
"Le #CESE se prononce en faveur d’une #légalisation encadrée des usages dits "récréatifs" du #cannabis"
En savoir plus pic.twitter.com/H0khFSzaYG— CESE (@lecese) January 24, 2023
L’objectif serait donc de s’inspirer de pays comme le Canada, Malte ou encore l’Allemagne qui d’ici à 2024 devrait légaliser le cannabis récréatif. En effet, il s’agirait alors d’en encadrer la production, la distribution et la consommation.
Créer une filière de production et de distribution
Dans les faits, le CESE a préconisé une distribution dans des points de vente légaux soumis à licence, interdits aux mineurs et où un fort message de prévention serait diffusé.
Cette méthode aurait ainsi plusieurs atouts, notamment pour l’économie française en créant une filière de production et de distribution locale où «la logique de santé publique prime sur les profits avec un encadrement des volumes de production».
A noter qu’en plus d’une taxe spécifique affectée aux politiques de prévention, le CESE a recommandé de ne plus sanctionner pénalement l'usage et la culture de cannabis à usage personnel et de permettre la culture individuelle en «collectifs» en prenant exemple sur les cannabis social clubs.
Le cannabis reste la drogue illicite la plus diffusée dans la population française, selon une étude de l'Observatoire français des drogues (OFDT) et des toxicomanies (OFDT). Menée auprès de 23.661 adultes âgés de 18 à 64 ans, cette étude sur la consommation de cannabis en 2021 rapporte que 10,6 % de la population en a fumé au moins une fois dans l'année.