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Île-de-France : que faut-il attendre des assises du financement des transports en commun ?

Dans les usines Alstom, dans les Hauts-de-France, les trains de demain sont en cours de construction pour Ile-de-France Mobilités. Dans les usines Alstom, dans les Hauts-de-France, les trains de demain sont en cours de construction pour Ile-de-France Mobilités. [© CNEWS]

Attaquée sur l'état des finances d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) dont elle a la charge, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse avait rappelé son intention d'organiser les «Assises du financement des transports franciliens». Une grande journée de séminaire transpartisane qui se tient ce lundi 23 janvier au Conseil régional.

Vivement critiquée pour avoir augmenter le passe Navigo le 1er janvier de 75,20 à 84,10 euros, Valérie Pécresse avait assuré que les finances d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports en commun franciliens qu'elle préside en tant que présidente de la région, étaient «saines» et avait invité les administrateurs d'IDFM à participer aux «Assises du financement des transports franciliens».

Qui finance quoi ?

L'objectif ? Associer tous les acteurs des mobilités franciliens, dont l'Etat et la population, pour imaginer des solutions pour financer en toute transparence les transports en commun de demain. «Je veux qu'on mette tout sur la table [...] pour qu'on voie qui finance quoi», avait expliqué la présidente de la région, souhaitant rappeler au passage que «le vrai coût» du passe Navigo était en fait de 240 euros par mois.

Une «discussion ouverte pour qu'on voie qui finance quoi, quel est le coût réel des transports, quelle va être l'ampleur de la révolution des transports qui se profile dans les 6 ans qui viennent», avait-elle avancé, évoquant «les nouveaux matériaux» ou encore «les nouvelles lignes». L'occasion aussi «de rappeler aux différents opérateurs que la qualité des transports doit être au rendez-vous», avait-elle lancé.

Grâce à l'aide de 200 millions d'euros obtenue in extremis de l'Etat, Valérie Pécresse avait assuré «avoir évité le scénario du pire pour 2023», après avoir un temps envisagé d'augmenter le prix du passe Navigo jusqu'à 100 euros par mois. Pour autant, la question du financement des transports en commun reste pleinement ouverte, et ce, alors que les travaux pour construire le Grand Paris Express ont déjà bien avancé.

Car c'est bien là le coeur du sujet. Dès l'ouverture des Assises, ce lundi matin à 10h, ce n'est autre que l'ancien premier ministre et nouveau PDG de la RATP Jean Castex, entouré du PDG de SNCF Réseau Matthieu Chabanel mais aussi du président du directoire de la Société du Grand Paris Jean-François Monteils, qui ont été invités pour débattre du coût de fonctionnement des nouvelles lignes, et plus particulièrement, de celles qui sont attendues pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.

L'occasion pour celle qui n'a eu de cesse ces derniers mois de militer pour une hausse équitable de 7,5 % pour chacun des différents acteurs du financement des transports en commun de rappeler «qui paye quoi». Aujourd'hui, les collectivités, au premier rang desquelles Paris, financent 12 % des transports en commun de la région, puis les voyageurs (38 %) et enfin, les entreprises via le Versement Mobilités (VM).

Quelles nouvelles ressources disponibles ?

Evoquant un «juste effort» pour tout le monde, la présidente d'IDFM se bat en effet pour que le VM soit augmenté de 7,5 %. Sauf que cette décision de relever cette taxe appliquée sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 personnes n'est pas de sa compétence, et l'Etat s'y est jusqu'à aujourd'hui toujours opposé.

Et c'est bien une donnée immuable : Valérie Pécresse ne cesse de réclamer l'aide de l'Etat sur le financement des gros chantiers «en cours de réalisation et à venir». «Il conviendrait d'offrir à IDFM de nouvelles ressources fiscales pour financer l'exploitation» de ces projets, «notamment le Grand Paris Express», faisait-elle savoir il y a un an déjà.

Les différentes propositions mises sur la table au sujet du financement des transports seront également étudiées. Parmi elles, celle de la mise à contribution des automobilistes, que ce soit «via un péage urbain, une vignette, une taxe sur le carburant ou encore via «l'amplification de mesures [...] dissuadant l'usage de la voiture» avancée par la Cour des comptes, voire celle d'une taxe sur «une partie de la plus-value immobilière que les collectivités territoriales et les entreprises tirent de la mise en service des gares et stations des nouvelles lignes» tout juste livrées ou en construction.

Il y a deux ans, l'Etat avait d'ailleurs «lancé un processus de réflexion pour trouver de nouvelles sources de financement», rappelle-t-on chez IDFM, soulignant qu'«aucune proposition» n'en avait finalement émané. La balle étant toujours dans le camp de l'Etat, «seul compétent en matière de fiscalité». «On a besoin de financements pérennes [...] pour faire fonctionner les transports en commun», insistait-on chez IDFM.

C'est d'ailleurs nul autre que le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, qui sera chargé de clore cette journée de riches discussions. Difficile d'imaginer que des grandes annonces seront faites ce lundi, bien que le temps presse pour tenir le calendrier de livraisons des nouvelles lignes, mais Valérie Pécresse aura tout de même réussi à mettre tout le monde autour de la table, et peut-être déjà réussi son pari : de mettre la question des transports en commun au cœur des priorités de tous pour les prochains mois. 

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