Dans le cadre de la réforme des retraites, des centristes du MoDem à l’Assemblée nationale veulent déposer un amendement pour augmenter le temps de travail hebdomadaire au-delà des 35 heures. Une idée qui ne séduit pas forcément le parti présidentiel Renaissance.
Des membres du groupe MoDem à l’Assemblée nationale planchent sur un amendement pour augmenter la durée hebdomadaire de travail d’une demi-heure. Cette proposition, qui sera présentée ce lundi en Conseil des ministres, a pour but d’apporter des financements supplémentaires dans le cadre de la réforme des retraites, a indiqué le député d’Eure-et-Loir Philippe Vigier à l’AFP, ce dimanche 22 janvier, confirmant une information du Figaro.
«L'idée serait de travailler 30 minutes de plus par semaine, à l'image un peu de ce qui avait été fait avec la journée de solidarité», a expliqué le député Modem.
Cet «amendement» permettrait, en effet, de faire entrer des cotisations sociales. Ce qui aiderait à financer la réforme des retraites. L’apport financier d’une telle mesure est estimé à 1,7 milliard d’euros par an.
«S’il y a une demi-heure de travail en plus par semaine, cela génère des cotisations sociales. Et cela permet de consolider financièrement ce système des retraites par répartition», a précisé Philippe Vigier au Figaro.
Ces ressources supplémentaires pourraient financer une autre mesure défendue par le Modem, qui souhaite baisser l'âge du taux plein (fixé à 67 ans) pour les personnes ayant eu des carrières hachées et touchées par la réforme.
Une idée qui ne fait pas l’unanimité
Alors que Renaissance indique qu’il «n’est pas envisagé d’ouvrir la question de la durée légale du temps de travail», cette proposition du MoDem a fait réagir la gauche. «La retraite à 64 ans ne leur suffit pas. Ils veulent supprimer les 35 heures. Et demain, la fin des congés payés ?», s’est indigné le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, sur Twitter.
Le député LFI de Paris Rodrigo Arenas a, quant à lui, estimé que les macronistes «ne nous auront rien épargné». «Nos vies valent plus que leur profits», a-t-il ajouté.
«Leur projet : démanteler une à une toutes les conquêtes sociales des 50 dernières années», a commenté le député écologiste Benjamin Lucas sur le réseau social à l’oiseau bleu.