Alors que les prix de l’énergie vont continuer de grimper en 2023, le gouvernement va mettre en place tout un dispositif pour répondre à cette hausse. Si le bouclier tarifaire sera prolongé et que de nouvelles aides supplémentaires feront leur apparition, d’autres en revanche devraient disparaître. CNEWS fait le point.
Un arsenal complet. Alors que la guerre en Ukraine se poursuit et que l’Europe tente de se sevrer du gaz russe, les factures énergétiques des Français ne devraient pas baisser en 2023, loin de là. Dans ce contexte, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé dans ses vœux de fin d’année la mise en place d’un dispositif d’aides qui devrait limiter l'impact de ces hausses sur le portefeuille des Français. Le détail.
Prolongation du bouclier tarifaire
Dans un premier temps, Emmanuel Macron a confirmé le maintien du bouclier tarifaire. Cette aide vise à limiter la hausse des prix de l’énergie à 15 %.
Au-delà, l’État s’engage à prendre en charge le surplus pour «tous les ménages, les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites communes».
plusieurs «chèques énergie»
Dans un second temps, plusieurs «chèques exceptionnels» seront distribués pour aider les Français à payer leurs factures. Le chèque énergie «classique» d’un montant moyen de 150 euros (entre 48 et 227 euros), sera versé pour régler les factures de gaz naturel ou d’électricité. 5,8 millions de Français en seront bénéficiaires en fonction de leurs revenus et de la composition de leur foyer. Il devrait être envoyé au printemps 2023.
Deux chèques énergie «exceptionnels», l'un d'une valeur de 100 euros pour les ménages dont les revenus sont compris entre 10.800 et 17.400 euros (RFR/UC), et l'autre d'une valeur de 200 euros pour les ménages dont le revenu est inférieur à 10.800 euros, seront mis en place pour compléter le chèque «classique». Ils seront envoyés automatiquement, sans demande à effectuer, avant le 27 janvier 2023, et seront utilisables jusqu’en mars 2024.
Pour savoir si vous en êtes bénéficiaire, il faut vous munir de votre «Revenu fiscal de référence», que vous pouvez notamment trouver sur le site de la Caisse d'allocations familiales (CAF) et le diviser par le nombre d'unités de consommation de votre foyer. Si le résultat est inférieur à 17.400 euros, vous pourrez toucher 100 euros, et s'il est inférieur à 10.800 euros, vous toucherez un chèque de 200 euros.
Une unité de consommation se calcule de la manière suivante : la première personne du foyer équivaut à une unité de consommation, la seconde à 0,5 unité, et toutes les autres personnes à charge à 0,3 unité par personne supplémentaire.
Chèques bois et fioul
Pour cet hiver, le gouvernement a aussi mis en place le chèque exceptionnel «opération fioul», d'un montant de 100 ou 200 euros en fonction des revenus et de la situation familiale. Il peut être demandé jusqu'au 31 mars 2023. Le chèque «opération bois» (d'un montant de 50, 100 ou 200 euros), peut quant à lui s'obtenir jusqu'à fin avril 2023.
Indemnité carburant
Alors que la remise à la pompe de 10 centimes par litre de carburant prise en charge par l’État a pris fin à partir du 1er janvier 2023, le gouvernement a annoncé la création d’une indemnité carburant de 100 euros pour «les 10 millions de travailleurs les plus modestes». Pour en bénéficier, il faut faire partie des 50 % des ménages les plus modestes, donc, et avoir besoin de son véhicule pour aller au travail.
Cette aide est individuelle et peut donc s'élever à 200 euros cumulés pour un couple, dans le cas où les deux personnes utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Pour l’obtenir il faut effectuer une demande sur le site des impôts, en précisant son numéro de carte grise et sa plaque d’immatriculation.
augmentation des primes à la rénovation énergétique
Enfin, le dispositif d’aide publique à la rénovation énergétique «MaPrimeRénov» va augmenter en 2023. Les primes individuelles passeront à 3.000 euros pour les ménages «très modestes» et à 1.500 euros pour les ménages «modestes». Les forfaits «rénovation globale» et les plafonds des travaux finançables seront également réhaussés au cours de l’année pour inciter les Français à se lancer dans des projets d’isolation.
En revanche, MaPrimeRénov ne pourra plus servir de subvention pour l'installation de chaudières à gaz, dans le but de «réduire progressivement notre dépendance aux énergies fossiles». Le bonus de 1.000 euros pour le remplacement d'une chaudière au fioul par une chaudière à gaz sera également supprimé, à compter du 1er avril.
Des aides financières pour les entreprises
À noter que certaines entreprises pourront également disposer de plusieurs aides pour réduire leurs factures d’énergie. L’aide «gaz électricité» pour les entreprises les plus énergivores sera prolongée sous conditions. Un «amortisseur électricité» sera mis en place pour les TPE-PME pour «ramener le prix annuel moyen de l’électricité à 180 euros», et enfin la baisse de la contribution au service public de l'électricité, ou taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité (TICFE), sera de nouveau abaissée au niveau minimum légal européen en 2023. Soit 0,5 euro par mégawattheure.
Cette mesure, qui concerne toutes les entreprises, «représente un soutien de 8,4 milliards d’euros pour les entreprises pour les années 2022 et 2023», précise le gouvernement.