Ce week-end de Noël, seulement deux trains sur trois circuleront en France en raison d'une grève des contrôleurs SNCF. Un mouvement social atypique, car les syndicats n'appellent pas à cesser le travail.
Alors que les Français s'apprêtent à rejoindre leurs proches pour les fêtes, seuls deux trains sur trois rouleront ce week-end en raison d'une grève des contrôleurs de la SNCF.
Le mouvement social des ASCT (agents du service commercial train, nom officiel des contrôleurs) est porté par le «collectif national ASCT» (CNA), qui rassemble plus de 3.500 contrôleurs (sur près de 10.000 au total) dans un groupe Facebook.
Ceux qu'on appelle également chefs de bord réclament une meilleure reconnaissance de la spécificité de leur métier. Ils demandent notamment le même statut de personnel «roulant» que les conducteurs de train, ce qui change le mode de rémunération et permet de lisser les variations de revenus dues aux primes.
les syndicats n'appellent pas à la grève
Formé en dehors de tout cadre syndical, le CNA s'est cependant appuyé sur les syndicats pour porter ses revendications et déposer des préavis de grève à Noël et au nouvel an.
A l'issue d'une réunion le 8 décembre, la direction de la SNCF a proposé d'augmenter la «prime de travail» des chefs de bord de 600 euros par an, dont une partie serait intégrée à leur salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros bruts par an. D'autres mesures spécifiques concernant l'avancement ont été mises sur la table afin de faciliter le déroulement de carrière des chefs de bord.
pas de «position majoritaire» trouvée
Après l'échec d'une consultation en ligne en raison de «nombreuses fraudes et tentatives de manipulation du vote», le CNA a confié le soin aux syndicats d'organiser des votes auprès de leurs adhérents contrôleurs.
Mais la consultation n'a pas «permis de dégager une position majoritaire» chez SUD-rail, tout comme à la CGT. Les deux syndicats ont donc maintenu leur préavis mais n'ont pas appelé à cesser le travail, laissant la possibilité aux membres du CNA de faire grève s'ils le souhaitent.
L'Unsa-Ferroviaire a de son côté levé son préavis dès vendredi, considérant que les propositions de la direction de la SNCF étaient «d'un très bon niveau». Quant à la CFDT, elle «ne soutient pas» la grève.