Le Contrôleur général des lieux de privations de liberté (CGLPL) a émis une recommandation inscrite au Journal officiel ce vendredi 16 décembre dans laquelle il conseille la «suspension des incarcérations» à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy (Yvelines).
«Des conditions de détention indignes». Ce vendredi 16 décembre, le Contrôleur général des lieux de privations de liberté (CGLPL) a émis une recommandation, inscrite au Journal officiel, dans laquelle il demande de «suspendre les incarcérations» à la maison d'arrêt de Bois d'Arcy.
Dans ces recommandations, préalablement envoyées au ministère de la Justice, le CGLPL explique s'être rendu dans la prison des Yvelines à la mi-septembre et avoir constaté une «surpopulation carcérale de l'ordre de 165 %, et une désorganisation générale de la détention». En effet, au moment du contrôle, la prison comptait 867 détenus pour 530 places théoriques.
«466 détenus sont hébergés à deux dans des cellules individuelles, 201 détenus sont hébergés à trois, toujours en cellule individuelle», précise le CGLPL, selon qui «la population détenue est accueillie dans des conditions dégradées et inadaptées».
«Les détenus ne disposent pas d'un espace suffisant pour vivre et se mouvoir en cellule.(...) L'espace toilettes n'est séparé du reste de la cellule que par des cloisons incomplètes», décrit l'autorité administrative indépendante dirigée par Dominique Simonnot.
Ces conditions ne permettraient pas «de garantir ni la sécurité des personnes écrouées, ni celle des personnes qui travaillent au centre pénitentiaire», d'après le Contrôleur général des lieux de privations de liberté.
L'État conscient de cette situation
Toujours dans le Journal officiel de ce vendredi 16 décembre, le ministère de la Justice a répondu au CGLPL. Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a signifié que des «courriers sont régulièrement rédigés par le directeur interrégional des services pénitentiaire à l'attention de la cour d'appel de Paris et celle de Versailles pour souligner la surpopulation carcérale à Bois d'Arcy», admettant une situation «préoccupante».
Fin novembre, le nombre de détenus en France avait atteint un nouveau record absolu à 72.809 personnes, pour 60.698 places opérationnelles.
«Une nouvelle lettre sera prochainement adressée à ce sujet», a assuré le ministre.