La fin de l’impression automatique des tickets de caisse, qui était prévue pour le 1er janvier 2023, sera finalement repoussée au 1er avril, selon un décret publié au Journal officiel ce jeudi.
Ils continueront de traîner dans nos portefeuilles encore pendant quelques mois. La fin de l’impression automatique des tickets de caisse, mesure issue de la loi «anti-gaspillage» votée en 2020, qui était prévue au 1er janvier 2023, a finalement été repoussée. Le décret d’application de la loi, publié ce jeudi au Journal officiel, indique que la fin de l’impression des tickets de caisse entrera en vigueur en avril 2023.
«Le contexte explique cette décision», a indiqué à l’AFP le cabinet de la ministre déléguée au commerce, Olivia Grégoire, évoquant «des remontées des distributeurs comme des associations de consommateurs indiquant que le ticket de caisse reste pour de très nombreux Français un élément important de vérification des prix des produits achetés, face à l'inflation».
Autre argument du gouvernement : laisser un délai supplémentaire aux commerçants pour qu’ils prennent connaissance des «dispositions précises des modalités de remise du ticket» et ainsi leur laisser le temps de s’adapter avant l’entrée en vigueur de la loi.
les associations sceptiques
La fin de l’impression automatique des tickets de caisse avait été décidée avec l’objectif de réduire la production de déchets, ces petits bouts de papier finissant souvent directement à la poubelle, et étant difficiles à recycler en raison de leur petite taille. La loi prévoit donc que les tickets ne soient plus imprimés automatiquement à chaque transaction commerciale, sauf à la demande explicite du client.
Cette loi avait fait réagir de nombreuses associations de consommateurs, qui ont mis en doute le bénéfice environnemental de cette décision. «Si l’ambition de réduire le gaspillage est louable, le décret proposé par le Gouvernement n’en est pas moins inacceptable, a fortiori quand on sait que certains spécialistes évaluent que les émissions de gaz à effet de serre du ticket dématérialisé sont supérieures à celles du ticket traditionnel», avaient notamment déclaré l’UFC-Que Choisir, l’ADEIC, l’AFOC, l’ALLDC, le CNAFAL, la CNAFC, la CSF, Familles de France, la FNAUT, Familles Rurales, INDECOSA-CGT et l’Unaf dans un communiqué commun, publié en avril dernier.
«Enfin, le ticket de caisse constitue un outil de gestion du budget familial, qui permet aux consommateurs de matérialiser et de suivre leurs dépenses du quotidien. Dans un contexte d’érosion du pouvoir d’achat, cet élément ne peut être négligé», avaient avancé ces associations, qui demandaient au gouvernement «de revoir sa copie».
Le cabinet de la ministre Olivia Grégoire a cependant exclu de revenir sur la loi, estimant à 30 milliards le nombre de tickets imprimés chaque année.