Invité ce lundi sur CNEWS, le directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, est revenu sur l'affaire concernant la professeure de danse accusée par des étudiants d'avoir tenu des propos «discriminants».
La professeure de danse de Sciences Po Paris, Mme Plazenet, n'a pas été virée, selon le directeur de l'école, Mathias Vicherat. Invité sur le plateau de CNEWS ce lundi 12 décembre, il a dénoncé un «double mensonge» de la part de l'enseignante, qui affirmait avoir été mise à l'écart.
Accusée par certains élèves d'avoir tenus des propos discriminatoires, cette dernière s'en défendait et dénonçait une manipulation de la «théorie du genre». Elle affirmait alors que Sciences Po avait, dans le cadre de son cours de danse, remplacé les termes «homme» et «femme» par «leader» et «follower», ce qu'elle n'acceptait pas.
La professeure avait alors affirmé, devant ses élèves, sa volonté de maintenir les termes «hommes et femmes» en expliquant que dans la danse de salon «il y a une notion de séduction entre les couples d'hommes et de femmes» tout en ajoutant qu'elle trouvait «moche» deux femmes qui dansent ensemble.
«Il n'était pas question de la virer»
Mme Plazenet accusait Sciences Po Paris de wokisme et affirmait que l'école lui avait imposé une forme de «censure» et de «pression», en lui demandant de s'excuser auprès des élèves et d'accepter de changer ces formulations traditionnelles pour garder son poste.
Une version que Mathias Vicherat dément fermement. «Elle a été professeure pendant 8 ans, il n'était pas question de la virer», a-t-il déclaré. Selon lui, Mme Plazenet a fait le choix de quitter l'école «parce qu'elle rejetait ces termes de "leader" et "follower"» qui sont pourtant «repris par plein de cours de danse».
Il s'agit de termes «techniques», insiste le directeur de Sciences Po Paris, qui demande à ne pas voir d'«idéologie partout» et précise que les mots «homme» et «femme» sont évidemment utilisés dans son institut.
«Il faut arrêter de croire que Sciences Po est déjà contaminée [par le wokisme, ndlr] comme les campus américains. Le campus américain n'est pas mon modèle et n'est pas du tout le modèle de Sciences Po. L’ADN de notre école c’est le pluralisme, c’est le débat d’idées, c’est la contradiction et je pense que dans notre pays on a vraiment besoin de ça.»
Mathias Vicherat a souligné qu'«à la suite de cette polémique», «il y a eu des insultes et des menaces sur des élèves, sur des salariés de Sciences Po». «J'ai moi-même reçu des insultes et des menaces sur les réseaux sociaux. Tout ça à partir d'un double mensonge. Il serait temps de recouper les faits avant de lancer une information de cette nature».