L’opinion des Français envers les demandeurs d’emplois se durcit. Ils sont un sur deux (50 %) à estimer que les chômeurs ont une responsabilité dans leur situation et 49 % à penser qu’ils ne recherchent pas vraiment à travailler.
Les Français sont de moins en moins compréhensifs envers les chômeurs. Leur regard sur les demandeurs d’emploi se durcit même par rapport à l’année précédente, selon un baromètre Unédic réalisé par Elabe. Ainsi, si pour 59 % d’entre eux, le chômage reste une cause de l’évolution de la société, cette idée est en baisse de 6 points par rapport à septembre 2021.
En outre, 50 % estiment que les chômeurs eux-mêmes ont une responsabilité dans leur situation. Un chiffre en forte hausse (+7 points), alors que celui pointant le rôle des entreprises diminue (45 %, -2). Pour les sondés, la principale cause du chômage aujourd’hui en France est le manque de volonté de travailler, avec 33 % des réponses. Soit un score plus élevé que les baisses d’embauche (29 %), les charges sociales (27 %), la destruction d’emplois (26 %) ou les délocalisations (25 %).
Viennent ensuite le trop faible contrôle des chômeurs fraudeurs (25 %) et le montant des allocations qui leur est versé (24 %).
Alors que la France se trouve dans une situation où certains secteurs peinent à recruter, la défiance envers les demandeurs d’emploi est forte. Une majorité des personnes interrogées pense en effet que s'ils sont en difficulté, c’est qu’ils ne font pas de concession dans leur recherche (60 %) et qu’ils ne veulent pas perdre leur allocation chômage (57 %).
Près d'une personne sur deux (49 %) estime même que la plupart des chômeurs ne cherche pas vraiment à retrouver un emploi.
Les chômeurs ressentent la défiance qui leur est faite
L’étude fait par ailleurs apparaître que les demandeurs d'emploi ressentent ce durcissement de l'opinion à leur encontre. Invités à décrire ce que, d’après eux, les Français pensent des chômeurs, plus de la moitié (52 %) cite un terme péjoratif (fainéant, profiteur, assisté, fraudeur, etc.). Cet élément a progressé de 13 points depuis le premier volet du baromètre en mars 2020.
Reste que les personnes interrogées estiment à 95 % que tout le monde peut connaître un jour une période de chômage et sont 87 % à penser que les demandeurs d’emploi sont aussi compétents que les personnes qui travaillent. Pour 72 % d’entre eux, cette situation est plus subie que choisie.
Pour rappel, une nouvelle réforme de l'assurance chômage va entrer en vigueur en février, avec une baisse de 25 % de la durée d'indemnisation pour les nouveaux inscrits.